Paye ta question #4

Portrait de moi de dos par Marlène Cristóvão (mercredi 19 avril 2023).

 

Pour ce quatrième rendez-vous de Paye ta question, ni perruque ni maquillage de janvier (Paye ta question #1), ni capuche ni lunettes de soleil de février (Paye ta question #2), ni photo d’il y a vingt ans de mars (Paye ta question #3) mais… mais un portrait de dos, et de dos peut-on l’appeler portrait ?
J’avoue que je pousse le détournement dans ses limites mais le mois prochain je me dévoile pour de vrai. On sera en mai. Moi je suis pro-mai. Et pro-mai c’est presque un je pro-mets !  😝

Je rappelle le principe de l’exercice : chaque mois je partage avec vous une question que vous emportez ensuite pour y réfléchir dans vos situations de vie personnelle.
Vous l’emportez et vous l’épluchez au gré des différents plats que vous préparez, à différents moments et pour différentes personnes, puis vous revenez partager votre petite cuisine dans les commentaires sous l’article afin d’y apporter de nouveaux ingrédients. Après j’en ferai un gâteau pour l’anniversaire de Mickaël, qui est aujourd’hui le jour J mais qu’on fêtera plus tard. Probablement la semaine prochaine devant une énorme part de pastiera ou de casatiello – vu qu’on n’en a jamais goûté et que Mickaël préfère le salé que le sucré – ou devant n’importe quelle pointe de pizza achetée dans n’importe quel boui-boui de n’importe quelle rue crado de Naples (on n’est pas chez les Kiwis ici !), qui redéfinira pour tout le monde, du moins pour nous quatre adultes et six enfants, ce qu’est une Pizza. Ce que devrait, toujours, être, une Pizza.

 

Votre question du mois est :

Quand laisser tomber ?

 

Un boulot pour lequel on a étudié ou fait une formation mais qui ne nous convient plus.
Des projets qu’on avait rêvés mais qui ne nous conviennent plus.
Des croyances qu’on avait sur la vie, sur les gens, sur nous-même, mais qui ne nous conviennent plus.
Des comportements ancrés qui ont eu une utilité pour nous à un moment donné mais qui ne nous conviennent plus.
Voire des relations qui nous ont nourri·e, accompagné·e, mais qui ne nous conviennent plus.

 

 

Dans l’introduction à l’épisode 137 du podcast « Change ma vie » qui s’intitule « Quand abandonner ? » et que je vous invite à écouter, on lit :

« Il y a des gens qui ont l’abandon trop facile, et d’autres qui persistent trop longtemps. »

Bon je ne vous cache pas que je suis clairement dans la team de celles et ceux « qui persistent trop longtemps ». À 100%. C’est pourquoi cet épisode m’a particulièrement parlé, pourquoi je l’ai autant réécouté et pourquoi j’y repense si souvent.
J’ai du mal à changer d’avis quand j’ai décidé de quelque chose.
J’ai du mal à me dire : allez viens, on laisse tomber.
Faut vraiment que j’ai la tête encastrée dans le mur – et encore, il est possible que je continue à mouliner avec mes jambes. Comme la première fois où j’ai décollé en parapente après trois jours d’épuisement à monter et descendre sur une pente école.

Arrête !, j’entendais le moniteur me crier dans l’oreillette. Arrête de courir ! Tu voles !

Mais évidemment quand t’as jamais volé avant, ben tu sais pas que tu sais. T’y crois pas, peut-être. Tu ne réalises pas tout de suite que dans la vie où tu voles, tu n’as plus besoin de toutes ces choses lourdes et pénibles que tu devais faire sur terre. Quand tu ne volais pas.

En vrai de vrai, je crois que la seule qui sache si on doit laisser tomber ou persévérer dans un projet, une relation, une situation, c’est l’intuition. Je suis persuadée qu’au fond de nous, on SAIT. Encore faut-il pouvoir y accéder, à son intuition… Je veux dire, c’est pas comme s’il n’y avait pas toutes ces peurs diffuses et ces doutes et ces remises en question, et surtout le manque de confiance en soi, au sens de ne pas croire en soi, de ne pas se faire confiance, qui brouillent d’orties et de ronces le chemin jusqu’à notre intuition.

 

 

Alors une fois que je vous ai dit ça, je ne vous laisse pas en plan avec votre intuition bâillonnée qui est en train de crever à vous crier des trucs que vous n’entendez pas.
Je ne vous laisse pas en plan et, pour commencer à débroussailler les orties et les ronces sur la question de quand laisser tomber ?, pour vous personnellement, dans la situation à laquelle vous avez pensé immédiatement en me lisant et pour la décision que vous avez à prendre dans ladite situation, je partage avec vous une autre question à vous poser, qui est la plus puissante que j’ai apprise depuis le début de l’année 2023.
Voire des trois dernières années. Ou des cinq ou des dix.
Voire depuis le début de ma vie tout entière.

Cette question c’est :

Mes raisons (celles pour lesquelles je veux soit continuer, soit laisser tomber), est-ce qu’elles me plaisent ? Est-ce que je les aime ?

 

Répondre honnêtement, en soi-même, à cette question (et rien que ça déjà, c’est courageux) oblige à s’aligner. Ça ne veut pas dire forcément que tu vas faire le choix vers lequel te mènent les raisons que tu aimes (parce que des fois aussi tu peux être dépassé·e par tes émotions, ça arrive), mais au moins tu sais.
Ça veut dire que même si tu ne les aimes pas, tes raisons de faire l’autre choix, au moins tu es conscient·e de pourquoi tu fais ce choix quand même, et tu en es responsable.

C’est pas facile hein.
Mais quand tu sais pourquoi tu marches, ça t’aide à avancer.
Après tu peux toujours changer d’avis.
Et te demander : ok, maintenant est-ce que j’aime mes raisons de changer d’avis ?

Nan parce que dimanche dernier, j’étais chez des ami·es avec des ami·es, on parlait de la vie, tout ça, comme on fait chez des ami·es avec des ami·es, et l’un d’eux, Nico, a dit :

« Demain on va se réveiller, on sera morts. »

Tu entends cette phrase ? Tu comprends ?
Demain on va se réveiller, on sera morts.
Alors bon, vas-y quoi. C’est quoi qui compte le plusse de faire dans ton cœur si demain quand tu te réveilles t’es mort·e ? C’est maintenant. Et si tu le fais pas maintenant, non ce sera ni mieux ni plus facile plus tard quand… blablabla. Whatever. Complète avec ce que tu veux et pareil pour moi.

Merci Nico. Merci pour le troisième café aussi…  😉

 

Cette double page est extraite d’un tout petit recueil qui s’appelle « Les gens qui osent », de Mélanie Leblanc et Magali Dulain (éd. Les Venterniers, 2021), qui m’a été offert par ma cops Marlou. Je vous avais recopié le poème dans son intégralité dans mon article Printemps d’avril.

 

Si vous avez manqué les questions précédentes :

Paye ta question #1
Paye ta question #2
Paye ta question #3

 

*****

 

Et vous, comment faites-vous pour déterminer quand persévérer et quand laisser tomber ?