Objectif Thaïlande ? Non, objectif cousins !

Photo : Sur la plage de Nopparat Thara, à Krabi. Mais il manque Chouchou qui marchait derrière avec son papa… (Thaïlande, février 2019).

 Par Mounette.

 

Une semaine que je suis ici, à Krabi en Thaïlande…

Aucune commune mesure avec mes voyages habituels où j’ai une soif insatiable de découvrir, où je me couche le soir en pensant : « vivement demain, pour de nouvelles surprises, de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences à vivre ».
Ici, rien de tout ça, pour au moins trois raisons :

D’abord, le but du voyage n’est pas la découverte d’un pays, d’une culture, de rencontres, mais des retrouvailles familiales.

 Ensuite, on ne voyage pas avec des enfants comme on voyage à deux.
À deux, on a sensiblement le même rythme, en tous cas c’est souhaitable. Les mêmes envies, c’est souhaitable aussi. Un caractère compatible, c’est souhaitable aussi. À deux, c’est facile d’être vite prêts, facile de se transporter d’un endroit à l’autre, en moto, en tuk-tuk, en taxi.

Cinq enfants, ça change tout.

Réveils échelonnés, petits déjeuners échelonnés, envie des cinq de traîner et de jouer ensemble en pyjama le plus longtemps possible, comme à la maison. À l’inverse, non-envie des cinq d’affronter la chaleur à l’extérieur alors que la maison est confortable, spacieuse, climatisée, et qu’en plus, il y a la piscine privée à l’extérieur !
À la fois, voyager avec des enfants ouvrent les portes, les gens sourient, parlent, aident… Je me demande si je vais pas les emmener tous les cinq dans mes voyages lointains finalement !

 

Le Club des Cinq en balade à Krabi (avec Mic et moi, Audrey prend la photo !).

 

Enfin, l’intérêt de Krabi et d’Ao Nang m’échappe totalement. Plus de touristes blancs que de locaux. Tout est fait pour que les touristes retrouvent leurs habitudes occidentales ou australiennes, donc des restos et des boutiques adaptés.

Ce n’est pas ce que j’aime en voyage.

En outre, mer trop trop chaude, « de la pisse d’âne » aurait dit mon père, couleur brunâtre : rien n’invite à la baignade à mon sens. Et pourtant ceux qui me connaissent savent que j’aime sacrément ça.
Donc, c’est plutôt une bonne chose pour moi : aucune frustration de voyage de ne pas partir à la découverte cette fois-ci !

 

Le Club des Cinq dans la maison de Krabi, en attendant l’heure d’aller jouer dans la piscaille !

 

Le but que j’avais en partant est atteint : retrouver Audrey, Mic et mes trois poussins, recréer une cousinade à mi-voyage des Vautherot, et un souvenir à garder pour les dix ans de Garance et Noa.

Et instinctivement, les cinq enfants avaient le même but. Ils se fichent complètement de découvrir un pays. Comme d’habitude quand ils sont tous les cinq, ils se suffisent à eux-mêmes, ils sont dans leur monde, rien qu’à eux. Peu importe où ils se trouvent. Ici, pas de jeux comme à la maison, pas de vélos, pas de jardin pour jouer, et pourtant des heures sans fin de jeux avec le peu qu’ils trouvent.

Depuis deux jours, Garance et Noa ont réquisitionné toute la vaisselle de la maison – c’est-à-dire pas grand-chose, car ici on ne cuisine pas, on mange dans la rue – et ils ont « monté » un restaurant, avec des vrais clients comme Mic et moi, mais aussi des clients imaginaires. Et ils adaptent leur carte à notre demande, par exemple ils me servent un verre de vin rouge (mes petits-enfants me connaissent bien…). Voyez leurs poissons !

 

Un requin à pointe-noire et un maquereau géant (c’est le petit), m’ont-ils dit…

 

Je m’étonne et me réjouis qu’à dix ans, des enfants sachent encore jouer comme des enfants… Sans télé, comme je jouais à dix ans, moi qui suis une vieille dame !!!
Ils améliorent tous les jours leur restaurant, y passent des heures, ont des conversations imaginaires avec leurs clients…

 

Le soir à Krabi avec Lilie et Chouchou.

 

Même le travail avec Lilie (recommandé par les parents !!!) prend un autre sens : elle lit une histoire puis c’est Chouchou, le seul qui ne sait pas encore lire, qui écoute et qui répond aux questions de lecture. C’est notre rituel du soir, après la piscine, quand la nuit tombe. Et ce qui pourrait être pensum devient plaisir…

Lilie, à qui je faisais travailler (recommandé par les parents, je l’ai déjà dit ?) les maths, m’a dit tout à l’heure qu’elle se rappellerait la soustraction à retenue en Thaïlande !
Chacun ses souvenirs de voyage…  🙂

 

Mounette