Est-ce ainsi que les hommes et les femmes vivent en Australie ?

Photo : J’aurais pu mettre une photo d’un Australien, pour être plus en rapport avec le sujet de cet article, mais à la place j’ai choisi ma plus belle photo en Australie. Le matin à Kennett River, après la nuit où j’ai eu trop peur à cause des koalas

 

Article initialement publié le 3 décembre 2018 sous le titre :

No worries, man !

ΞΞΞΞΞ

 

Quand on est arrivés en Australie, papa Écureuil a dit : « Je trouve que les Australiens ressemblent plus à des Européens, physiquement parlant et dans certaines attitudes, qu’à des Américains. ».
C’est difficile à expliquer parce que ça sonne un peu bizarre dit comme ça, mais je partageais son point de vue. Il y a quelque chose de très britannique chez les gens d’ici. Pas « so british », qui oriente sur une autre interprétation maintenant en français, non, vraiment britannique).
Puis, très vite, après quelques jours à peine, on s’est dit : non, c’est pas ça.
Les Australiens ne ressemblent qu’à eux-mêmes parce que, en dépit de leur côté britannique donc, l’Australie c’est carrément le Canada de l’hémisphère Sud !

Simplicité et gentillesse

Tous les Australiens qu’on croise sont particulièrement ouverts à la rencontre, curieux des autres, et gentils. Ils disent tout le temps : « No worries ». Tu leur poses une question pour un truc, tu les remercies pour un autre, ils te répondent : « No worries, man ! ».

Au début, t’as envie de leur répondre nan mais je suis pas inquiète, ça va, et puis tu comprends que c’est pas la peine : no worries, c’est un art de vivre…

En arrivant à Potoroo Palace, un parc national entre Narooma et Merimbula qui recueille et soigne les animaux blessés ou malades, on se gare sur le parking. Devant l’entrée, il y a un restaurant avec des tables extérieures mais on a nos sandwiches et notre salade de tomates feta olives de Kalamata (qui nous coûtent un bras), alors on s’installe un cinquième de fesse chacun sur les marches du campervan. C’est alors que la dame du resto sort et me dit : « Mais vous pouvez pique-niquer sur les tables dehors même si vous n’achetez pas à manger ici, vous serez mieux assis ! We’re welcoming everyone. No worries ! ».
Ah. C’est parce qu’on n’a pas l’habitude.

 

La façade d’une maison à Robe, avant de rejoindre Adélaïde. D’habitude il n’y a pas de clôture devant les habitations, rien. Là j’ai aimé la palissade en bois et la grosse corde de bateau…

 

Et quand ils te saluent, les Australiens ne te disent pas que bonjour. Ils disent : « Hi ! How are you today ? ». Mickaël et moi, ça nous a immédiatement rappelé le Québec où, quel que soit le bar où tu rentres, les serveurs t’accueillent par un « Salut ! Tu vas-tu bien ? ».
Euh… excuse-moi mais on se connaît ??
Ici c’est pareil : bien que ce soit probablement plus une formule de politesse de te demander comment tu vas, c’est frappant de sentir à quel point les gens sont simples et sympas tout de suite. Directement accessibles.

Vous connaissez cette chouette série américaine des années 2000 qui s’appelle HIMYM je veux dire How I met your mother ? Voyez Marshall ? Eh ben c’est l’idée.

Dans la série, c’est Robin qui est canadienne. Marshall, lui, vient du Minnesota mais même.
Les Australiens sont tellement naturels et gentils dans leur façon d’être, tellement souriants, que limite tu te sens un gros rustre cynique à côté.

À Narooma, on a pris la pluie un truc de dingue. L’instant d’avant il faisait hyper beau et chaud, on était en short et marcel… et puis d’un coup le déluge. Papa Écureuil avait prévu les k-ways dans son sac à dos (il est comme ça), mais ça n’a pas suffi : en cinq minutes à marcher sur la route on était trempés et il nous restait bien une demi-heure avant de rejoindre le camion. J’avançais devant, tête baissée sous la capuche, quand une fille s’est arrêtée avec son van et a proposé de nous emmener là où on devait aller. On a dit oui, vite, trop heureux ! Papa Écureuil n’a pas chipoté pour une histoire de ceintures de sécurité, et hop on s’est serrés à l’arrière tous les cinq.
Avec nos chaussures dégueu, nos fesses mouillées, et la pluie qui continuait à dégouliner de nos k-ways sur le joli petit canapé vert pomme.

L’œil de la Petite Souris
C’était trop mignon dans son petit camion. J’ai adoré comment c’était décoré, comme une mini-maison. Par contre je sais pas comment elle fait pour être pliée tout le temps parce que c’est tellement petit que même moi je dois me baisser pour pas toucher le plafond !

Bon eh bien cette fille qui nous a rendu service, juste comme ça, qu’on ne connaissait pas et qu’on ne reverra jamais, je ne sais même pas comment elle s’appelle. En partant, je lui ai demandé si je pouvais la prendre en photo. Sans surprise elle m’a répondu : « Yes, no worries ! ». Elle a posé super naturellement, j’ai pris la photo qui est juste en dessous, puis elle est remontée dans son van, elle a dit « Take care, guys ! » en claquant sa portière, et salut.

 

À Narooma, entre Cudmirrah et Merimbula. L’Australienne qui s’est arrêtée pour nous prendre tous les cinq trempés dans son campervan. Merci à elle !

 

Et d’autres exemples de gens qui te demandent spontanément si tu as besoin d’aide, ou qui cherchent simplement à établir un contact parce qu’ils s’intéressent à toi, qui tu es, d’où tu viens, où tu vas, pour combien de temps, et pourquoi… on en a plein. Dans le bus, sur la route, dans les campements, partout.

Alors oublie ton carnet de voyage, ouvre-toi, et parle aux gens qui te parlent !

C’est un pays qui est vraiment très très accueillant. Very friendly, je trouve pas d’autre mot.

Un jour j’ai pris mon guide de l’Australie pour lire dans le bus qui nous emmenait à Melbourne… mais j’ai pas pu ! Dès l’arrêt de bus, un couple d’Australiens attendait et ils ont commencé à me parler, à me poser des questions sur notre voyage en famille, me demander ce que nous avions préféré jusqu’à présent, puis me conseiller des endroits sympa à explorer avec les enfants… jusqu’au bout du trajet !

Sport et nature

Ce côté très « naturel » de la façon d’être des Australiens se retrouve aussi dans leur rapport à l’environnement. Ils ne fument pas (ou ils se cachent ?!), ils font du sport, ils cuisinent préparent un barbecue dehors : c’est la vie au grand air.

À la canadienne, là encore !
Et ce sentiment de proximité avec la nature très puissant.

Un grand nombre d’Australiens qu’on rencontre adorent aller à la pêche. En même temps, ici sur la côte, t’es toujours près de la mer, d’un lac ou d’une rivière.
D’ailleurs les paysages, je l’ai pas fait exprès mais en chargeant les photos le soir, certaines n’étaient pas sans évoquer une impression de déjà-vu. J’ai cherché dans mes archives photos et joué au jeu des ressemblances Australie / Canada…

 

Kennett River, le long de la Great Ocean Road entre Melbourne et Port Campbell (Australie, novembre 2018).

 

Un endroit à l’embouchure du Saint-Laurent mais on ne sait plus où (Québec, juillet 2007).

 

En haut des falaises aussi, le fracas des vagues et l’écume sur les rochers.

 

À Cape Solander, juste au sud de Sydney (Australie, novembre 2018).

 

À Percé, en Gaspésie (Québec, juillet 2007).

 

Et puis moi j’adore les bateaux rouges et blancs… C’est beau, pas que sur le moment.

 

Sur le port de l’île Raymond, en face de Paynesville (Australie, novembre 2018). L’île Raymond déjà, ça sonne québécois, non ?!

 

En revenant de Gaspésie pour rentrer vers Montréal mais on ne sait plus où (Québec, juillet 2007).

 

Je ne sais pas si c’est aussi le cas pour les Canadiens mais les Australiens voyagent beaucoup et souvent dans leur propre pays. Ils voyagent simplement aussi, comme ils vivent, à la cool. En campervan, ou avec une grande caravane tractée par un gros pickup le plus souvent. C’est pourquoi il y a tant d’Australiens dans les campements dans lesquels on s’arrête. Certains s’y sont même établis pour la vie et les caravanes sont incrustées dans le sol et prises par la végétation…

J’ai bien conscience que ça peut faire « cliché » tout ce que je vous raconte à propos de la simplicité des Australiens et de leur communion avec la nature. Mais c’est vrai !

D’autres clichés ? Alors j’ai vu personne lancer un boomerang ou souffler dans un didgeridoo.
En revanche, des gens qui portent le akubra, oui il y en a moult !
Le quoi ? Vous avez vu Crocodile Dundee il y a des siècles ? Le chapeau du gars ? Eh ben c’est ça, le akubra : un chapeau à larges bords, qui donne l’impression que tu sors de la brousse mais en fait ici ça choque pas. Évidemment j’en ai vu moins à Melbourne que sur les têtes des mecs qui font les travaux sur la route. À ce propos sur les chantiers, c’est pas que des mecs justement. Il y a beaucoup de femmes. Dans les camions, à tourner le béton, ou pour alterner la circulation quand les bennes coupent la route. C’est rare en France…

 

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Et vous, comment imaginiez-vous l’australian way of life ?