J’ai les boules

Photo : Le Chat de Geluck, galerie Paul Janssen.

 

Vis ma vie avec une collégienne de 14 ans (qui habite dans sa chambre porte fermée) et deux garçons de 10 et 12 ans qui habitent dans le salon, dans la cuisine, et de manière générale dans toutes les pièces où je me trouve. Donc possiblement les toilettes et la salle de bain aussi.
Cette promiscuité donne parfois des scènes auxquelles je voudrais, dans mon idéal de parentalité (pour ce qu’il en reste) qu’ils n’assistent pas. Par exemple quand je m’habille après la douche et que je me parle à moi-même, à voix haute ou avec mes gros yeux.

– Mais non mais j’ai grossi là !!! Regarde mon short comment ça fait !

Et le Grand Lièvre qui a 12 ans, dont tu crois qu’il est perché mais qui perçoit tout très bien comme font les hypersensibles, saisit parfaitement et sans le moindre doute que ce que tu dis est chargé de jugements négatifs. Et c’est ça ton Continuer la lecture de « J’ai les boules »

Son nom à lui, c’était Barzotti

 

Aujourd’hui les ami·es, c’est la fin d’un monde.
Claude Barzotti est mort ce matin à 69 ans (d’un cancer du pancréas, je précise pour mon pote Fabien qui connaît les morts de tout le monde).

Hommage.
Parce que mon nom à moi c’est Raveglia
Et Le Rital de Barzotti, mon tout premier 45 tours, offert par ma grand-mère paternelle Magda pour mes six ans.
Cette pochette-là, de la photo en tête d’article. Je l’écoutais sur mon mange-disque.

Je suis rital et je le reste !

Aujourd’hui, Claude, je n’ai plus les cheveux couleur corbeau mais je garde la musique de tes mots jusque dans ma peau. Continuer la lecture de « Son nom à lui, c’était Barzotti »

C’est ça, ma vie ?

Photo : L’enfant au jardin. Il est doux, il est gentil, tu crois qu’il va bien.

 

Demain c’est le dernier jour d’école de mes collégien·nes de 6e et 4e.
Heureusement.

Il y a quinze jours, Mickaël est parti en déplacement pour une semaine et j’étais seule avec les enfants. Du coup le soir on s’en foutait un peu des horaires on prenait du temps pour discuter.
Jeudi soir, 8 juin 2023, 21h45. Je m’allonge près du Marcass’ (10 ans) – qui, dès qu’il a son compte de câlins, ne dit plus rien – et je reste un moment dans la pénombre de leur chambre à écouter le Grand Lièvre (12 ans) que j’ai autorisé, ce jour, à ne pas aller au ping-pong après ses deux heures d’EPS du jeudi parce qu’il m’a dit qu’il est fatigué.
Effectivement. Continuer la lecture de « C’est ça, ma vie ? »

Paye ta question #6

Photo : C’est moi à trois ans (1981). J’avais un vélo avec un super klaxon ROUGE. J’avais une frange aussi. À quel moment m’est apparu ce maudit épi au-dessus du front qui a enterré mon rêve secret d’avoir une frange droite et épaisse ?

 

Ok, c’est encore une vieille photo. Pourtant le mois dernier, je pensais sincèrement qu’en juin viendrait le vrai portrait. Celui d’aujourd’hui, parce que, voyez-vous, je travaille depuis quelque temps avec une photo-thérapeute. Mais comme disait ce bon vieux John (Lennon) : la vie c’est ce qui arrive quand on a d’autres projets. Alors je vais arrêter de vous le promettre et de reculer, et on verra bien ce qui arrive avec la vie.
En attendant, voilà une photo qui interroge : quand est-ce qu’on sait qu’on a grandi ?
Depuis l’intérieur, je veux dire. A-t-on jamais fini de grandir ?

 

Je rappelle le principe de l’exercice de Paye ta question : chaque mois je partage avec vous une question que vous emportez ensuite avec vous pour l’examiner, à l’endroit, à l’envers, et partout dans les petites mailles du dessous qu’il n’y a que vous qui voyez dans vos mitaines en laine que vous avez lavées avant de les ranger pour Continuer la lecture de « Paye ta question #6 »

La vérité sur ce job qu’on fait

 

Je n’avais pas prévu d’écrire un article aujourd’hui, de base (pardon, je vis avec une Petite Souris ici qui a 14 ans et qui ponctue toutes ses phrases par « de base »), mais je me suis réveillée très tôt ce matin. J’ai fait un tour dans mon jardin pour regarder les pivoines se réveiller – les roses aussi mais à force que tout le monde les aime elles m’énervent, je préfère les pivoines. Ensuite je suis venue à mon bureau, j’ai allumé mon ordi dans la maison endormie, je me suis préparé un café, et je me suis dit que j’allais profiter de ce temps volé au sommeil pour rattraper tous mes feed-back de cuisine en retard.
Vis ma vie dans ma cuisine.

Mais avant de commencer j’ai ouvert ma boîte mail, et, en ce jour de fête des mères, je suis tombée sur une vidéo qui m’a fait du bien et que j’ai eu envie de partager avec vous.
Comme celle de l’année dernière.

Merci Counet pour l’article de Libé dans lequel j’ai cliqué sur le lien vers cette vidéo. Continuer la lecture de « La vérité sur ce job qu’on fait »