Libérées ?

Illustration de Gomargu.

 

Ces derniers jours, j’ai reçu un grand nombre de messages perso en écho à la publication de mon dernier article, Tous et toutes ensemble.
Des messages de remerciements, des messages de soutien dans la révolte, et des messages pour aller encore plus loin. Merci à vous. Il arrive que je me sente pas mal vulnérable après la publication d’un article – et cette semaine, en plusse, je me suis fait un festival perso de la vulnérabilité. En écran géant 4DX 3D, zéro distance de sécurité, histoire de remettre mon ego à sa place, tiens si t’as cru que t’avais grave progressé, que maintenant c’est bon, tu vois en toi tout ce qui se passe, les trous, les failles, les crevasses, prends bien ça dans ta face !

Enfin, vis ma vie. Au fur et à mesure que je recevais vos messages, l’idée m’est d’abord venue de les publier tous ici pour prolonger le débat. J’aurais préservé votre anonymat, ne vous inquiétez pas, j’ai bien compris que vous, la vulnérabilité, merci mais non merci vu que poster un commentaire sous un article déjà, c’est trop de nude
Et puis, en constatant qu’aucun de ces messages ne parlait d’écriture inclusive – qui était pourtant le sujet principal de mon article (euh… sinon les gens… ça ne vous intéresse pas ou quoi ?) – mais en remarquant que TOUS ces messages portaient, avec plus ou moins de véhémence, plus ou moins de filtres, plus ou moins de gros mots, un Continuer la lecture de « Libérées ? »

Tous et toutes ensemble

Ah on est le 8 mars aujourd’hui ? Bon bah je me bats alors. Comme tous les jours de l’année.
(Illustration tirée du livre de Camille, « Je m’en bats le clito – Et si on arrêtait de se taire ? », éd. Kiwi, 2019.)

 

Vous l’avez peut-être remarqué au cours de mes articles et newsletters depuis le 1er janvier, l’un de mes grands projets de l’année 2023 est de passer à l’écriture inclusive. De la pratiquer tous les jours jusqu’à en faire un automatisme, un nouveau mode de pensée par défaut.

Passer à, j’en parle comme de passer au numérique, mais oui, l’écriture inclusive est une révolution qui fera bouger les choses et je ne veux ni la manquer ni rester à la marge – marge qui consistait pour moi jusque-là à féminiser les noms lorsque c’était possible et à mettre le (e) du féminin entre parenthèses comme on me l’a appris à l’école, ce que le clavier de mon ordi transforme instantanément en signe €, va comprendre pourquoi. Je travaille sur un MacBook Pro, si quelqu’un connaît le sens de ce raccourci alors même que le signe € a une touche dédiée sur mon clavier, merci de m’expliquer, ça m’intéresse.

L’écriture inclusive

À propos de l’écriture inclusive, j’ai lu il y a quelques mois dans l’introduction de Chattologie – un essai menstruel avec des dessins dedans, de Louise Mey et Klaire fait Grr (éd. Hachette, 2021) :

« Nous sommes convaincues que le langage est important, parce qu’il impacte le monde. [C’est aussi ce que disait Benoîte Groult, toute âgée qu’elle était, et je lui voue Continuer la lecture de « Tous et toutes ensemble »

Mon trésor du mois de février 2023

Photo : Dans un jardin ouvert d’Épagny, près d’Annecy (jeudi 23 février 2023).

 

Mon trésor du mois, c’est cette photo que j’ai prise la semaine dernière près d’Annecy et que je m’offre à moi-même comme un cadeau.
Quelqu’un en la voyant m’a dit : oh un crocus !
Il est très facile de me tromper en botanique. Je ne sais rien. Je crois tout ce qu’on me dit.
Plus tard, quelqu’un qui s’y connaît grave m’a dit :

– Mais pas du tout ! C’est pas un crocus, c’est un perce-neige. On l’appelle perce-neige parce qu’elle fleurit l’hiver.

Ah oui. Perce-neige c’est très poétique mais je préfère le mordant de crocus. Et je sais comment fonctionne ma mémoire, je savais que je retiendrais mieux crocus. Alors, quand j’ai transféré la photo de mon appareil sur mon ordi, je l’ai enregistrée sous ce nom : crocus-perce-neige. Puis je l’ai agrandie. Et c’est là que ça m’a frappée.
La ressemblance. Continuer la lecture de « Mon trésor du mois de février 2023 »

Cher Corps

Illustration tirée du livre de Camille, « Je m’en bats le clito – Et si on arrêtait de se taire ? », éd. Kiwi, 2019. (Ce livre est inspiré du compte Instagram du même nom, Je m’en bats le clito. Je n’ai pas Instagram et je n’ai pas ce livre non plus, mais ce que j’ai pu en lire, de la vérité, rien que de la vérité dans une large dose d’humour, a largement remporté mon adhésion  ❤️)

 

Début janvier, quelqu’un m’a raconté la polémique autour de la chanteuse Hoshi, les insultes et le harcèlement dont elle a été victime. Alors vous allez me dire : nan mais attends, ça fait deux ans l’histoire ! Tu vivais où depuis deux ans ? Tu connais covid ?
Ouais je sais. Des fois je passe à côté de trucs énormes, je ne sais pas comment expliquer. C’est comme avec la mort d’Amy. Bousillée comme Amy, bousillée comme Britney. Enfin. Mais vous, vous qui vivez dans le vrai monde, vous savez. Pour Hoshi. Je ne vous ferai donc pas l’affront, dans cet article, de vous re-raconter de quoi ça s’agit. Ce que je veux, c’est partager avec vous ce que ça m’a fait à moi, la colère qui monte, la rage que ce genre de choses arrive.
D’abord, à cause des mots méchants et des jugements assassins publiés sur les réseaux sociaux, l’histoire d’Hoshi m’a rappelé la vidéo de Florence Porcel qui s’appelle « T’as un tic à l’œil ? » que j’avais intégrée, il y a trois ans et demi déjà, à mon article Sumimasen.

Cette question du regard que l’on porte sur le physique des gens, du regard jugeant, du regard désobligeant, je me la pose souvent. Continuer la lecture de « Cher Corps »

Mon trésor du mois de janvier 2023

Annecy. Photo de Noa Zagiel (13 ans).

 

Mon trésor du mois, c’est la photo de cette petite fleur jaune que m’a envoyée mon neveu Noa, dont vous avez fait la connaissance il y a presque quatre ans ici.
Une photo inattendue, que j’ai reçue comme un cadeau un samedi tout gris de janvier, accompagnée de ces quelques mots :

« Coucou tata, comment tu vas ?
J’ai pris cette photo en me baladant au lac, dans la rivière de la vieille ville, parce que je me suis dit qu’elle pourrait te plaire. Donc voilà, fais-en ce que tu veux ! »

Ce que je veux, ce que j’ai tout de suite su que j’allais faire de cette photo, c’est la partager avec vous. Parce que les petites fleurs jaunes qui se frayent un chemin dans la terre gelée, les arbres qui s’entêtent à demeurer bleus dans l’adversité Continuer la lecture de « Mon trésor du mois de janvier 2023 »