À la faveur de l’été

Planche tirée de « Un autre regard, tome 4 : Des princes pas si charmants et autres illusions à dissiper ensemble », de Emma, p.86.

 

Voici enfin l’élément manquant de mon article précédent, S’il n’en restait qu’un(e) # juin 2022 !
Je pensais vous le livrer bien plus tôt mais voilà, il y a ce qu’on prévoit et il y a la vie quoi… Et la vie c’est pas que écrire et travailler, c’est aussi lire et rêver. Quand on a la chance de pouvoir choisir de vivre sa meilleure vie. À la faveur de l’été.

L’album d’Emma que je vous propose vous permettra de faire les deux. Puis, pendant toutes les vacances, on pourra continuer de lire et rêver d’aventures lointaines puisque je republierai ici des articles de notre voyage TDAP – Tour d’Asie Pacifique.

Le premier de l’été est prévu pour ce week-end (quoique, ce qu’on prévoit, bababa tout ça  😉 ). Je le dédie à Julie, une très chouette fille que j’ai rencontrée samedi dernier et qui a passé sept mois en Nouvelle-Zélande avec son mari et leurs trois enfants. Bienvenue sur ces pages, Julie !

 

Planche tirée de « Un autre regard, tome 4 : Des princes pas si charmants et autres illusions à dissiper ensemble », de Emma, p.85.

 

(À lire en intégralité dans l’article S’il n’en restait qu’un(e) # juin 2022.)

Une BD : Un autre regard, tome 4 : Des princes pas si charmants et autres illusions à dissiper ensemble, de Emma Clit, éd. Massot, 2019.

Dans ce nouveau tome de la série « Un autre regard », à partir du concept de charge mentale qui a fait sa notoriété, Emma illustre comment les inégalités subies par les femmes dans la sphère privée ne sont que le reflet de notre société, une société historiquement conçue par les hommes… à leur avantage. Évidemment. Faut pas être con !
Je trouve que les situations abordées ici sont plus politisées que dans les deux premiers tomes, plus politiquement engagées dans la lutte des classes. L’auteure remonte ainsi l’histoire de l’exploitation ouvrière et de la division du travail, et pointe la façon dont les femmes ont toujours été maintenues à des postes subalternes, ou/et valorisées, encensées presque, quand elles servaient les positions traditionnelles de dépendance vis-à-vis des hommes.

C’est le sujet qui m’a le plus interrogée : comment les privilèges masculins continuent de s’ancrer dans une espèce de fausse bienveillance à l’égard des femmes, immédiatement ressentie mais très difficile à démonter, et comment une pratique a priori inoffensive telle que la galanterie peut en réalité s’avérer un levier de pouvoir.
Cette forme de sexisme, le sexisme dit « bienveillant », a été nommé et mis en lumière en 1996 par deux psychologues américains, Susan Fiske et Peter Glick. Contrairement au sexisme hostile, qui est facilement identifiable, le sexisme « bienveillant » se donne souvent l’apparence de bonnes intentions. Mais les deux sont loin d’être incompatibles, selon les moments, les situations, voire les personnes, et constituent les deux faces d’un sexisme ambivalent.

« Pour construire quelque chose, il faut déjà l’imaginer. » (p.85)

Le propos d’Emma est clair et argumenté, c’est tellement d’évidences quand tu es une femme… mais qui n’en sont pas pour les hommes, même ceux qui lisent ces pages, et c’est fou de réaliser que, si proches, on vit des expériences si éloignées ! On couche ensemble vit ensemble, mais entre nos pensées, nos ressentis, notre monde intérieur, c’est le grand canyon !

J’ai mis du temps à ouvrir ce tome 4 de « Un autre regard » alors que je l’ai dans ma bibliothèque depuis trois ans et que j’ai adoré et enchaîné les deux premiers. Devine pourquoi ?
Ben oui, je voulais d’abord lire le tome 3. Respecter l’ordre tu vois. (Tu le reconnais ou pas, le syndrome première de la classe ?). Sauf que le tome 3 je l’ai pas, parce qu’au moment où j’ai voulu l’acheter il était en rupture, et après j’ai laissé traîner, des mois, des années, et puis j’ai oublié.
Aujourd’hui je me dis que c’est peut-être pas un hasard si j’ai tant attendu et si le tome 3 je l’ai (toujours) pas, car c’est sans doute celui qui remuerait le plusse de vase et de limon en moi. Le tome 3 c’est celui qui parle de « la charge émotionnelle et autres trucs invisibles »…

 

Planche tirée de « Un autre regard, tome 4 : Des princes pas si charmants et autres illusions à dissiper ensemble », de Emma, p.25. On est d’accord qu’il y a aussi des hommes qui portent la charge mentale. Il y en a.

 

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Et vous, lire et rêver tout l’été, vous en dites quoi ?