Photo : Le Grand Lièvre, avec Éloi en arrière-plan, dans le train de Yogyakarta à Malang (Java, juillet 2019). Photo de Gabriel Soucy.
Par le Grand Lièvre (8 ans) en Malaisie.
On est revenus en Malaisie, dans une île qui s’appelle Penang. L’hôtel est super mais je suis full* triste d’avoir quitté les Soucy parce que je m’amusais trop bien avec eux.
Soucy, c’est le nom de famille des Québécois qu’on a rencontrés au Laos quand on était sur le Mékong. Enfin, Soucy c’est que les garçons, c’est-à-dire Gabriel le papa, Éloi, Victor et Léo les enfants. Mais Édith la maman, elle s’appelle Sénéchal, comme elle et Gabriel ne sont pas mariés. Mais elle a dit qu’au Québec, même les femmes qui se marient gardent quand même leur nom de famille.
J’aimais trop la maison qu’on a louée avec eux à Malang. Elle était grande et il y avait énormément de cachettes. C’est la meilleure maison qu’on ait eue depuis tout le voyage, et même c’est la meilleure maison que j’ai vue de toute ma vie !
Maintenant c’est trop nul une chasse au trésor à trois et je m’ennuie* des Québécois. Je voudrais qu’ils soient là le matin… et tout le temps !
Le jour où on s’est quittés à l’aéroport de Kuala Lumpur, on est allés souper* hyper tôt comme au Canada et moi j’aimerais trop aller les visiter* dans leur maison au Canada où ils habitaient avant le voyage, ou en Australie s’ils vont habiter là-bas, peut-être.
Quand on était à Malang, Victor, Marcel et moi on s’est construit un nunchaku chacun et on a joué avec comme dans Ninjago. Après, Léo est venu jouer avec nous même s’il n’avait pas de nunchaku.
En fait, ce qui était bien, c’est qu’on ne s’ennuyait jamais parce qu’on était ensemble.
Par exemple, moi j’aime pas trop quand on visite des choses comme le Palais du Sultan à Yogyakarta avec les danses, ou les temples. Je préfère quand on joue. Mais si on est obligé de visiter des temples, je préfère être avec les Soucy (et eux aussi ils en ont marre des temples, en tout cas les enfants !).
À Prambanan c’est des temples hindous, et Victor, Marcel et moi nous sommes rentrés dans toutes les tours des temples pour voir ce qu’il y avait dedans. Dans une tour qu’on a bien aimée, il y avait le dieu vache qui s’appelle Nandi et je voulais en faire un bœuf de Kobe !
Avec les Soucy, une nuit, les parents sont venus nous réveiller à minuit 45 et on est partis à 1h du matin pour aller voir le Bromo. Le Bromo c’est un volcan qui est encore actif et qui a fait une éruption juste quand on est arrivés à Java. Il est entouré de quatre autres volcans, et ces cinq volcans sont dans un cratère géant qui fait plus de 10 km de diamètre et qui était avant un immense volcan.
Normalement on ne doit pas s’approcher à moins de 1 km, comme papa n’arrêtait pas de me dire, mais nous on a couru et joué dans le cratère géant. On a même ramassé des pierres volcaniques, c’était super ! 🙂
Sauf qu’avant ça, on a attendu longtemps que le soleil se lève. On a passé deux heures ou deux heures et demie dans la jeep pour monter au sommet de la montagne. La route était très escarpée et ça remuait beaucoup, on ne pouvait pas se rendormir. Maman n’a pas eu de chance car elle a très peur dans les routes de montagne. Heureusement qu’il faisait nuit, comme ça elle ne voyait pas le vide.
On n’était pas tout seuls pour voir le lever du soleil. Il y avait des millions d’autres jeeps et ça faisait comme un serpent lumineux dans la montagne avec tous les phares des jeeps.
Quand on est arrivés au sommet, on a vu que notre chauffeur de la jeep a bien l’habitude de se garer parce qu’il n’y avait presque pas de place sur les côtés et c’était en pente.
On était tellement haut qu’il faisait très froid et le soleil n’était pas encore levé, alors on a bu un café pour se réchauffer.
J’aime bien le café sucré, surtout quand il est bien chaud et que je suis glacé de froid !
Victor et Marce aussi avaient froid, et les doigts de maman étaient tout blancs et glacés, mais Gabriel, lui, il était en tee-shirt à manches courtes et il avait même pas froid ! C’est grâce aux poils sur les bras et les jambes que ça tient chaud. Moi aussi quand je serai un papa, j’espère que j’aurai plus froid.
Le lever de soleil c’était très beau parce qu’au début il faisait tout noir et on ne voyait même pas le Bromo. C’est vrai qu’on a attendu longtemps, mais après le soleil s’est levé tout doucement, et en dernier il y a eu la boule de feu qui est montée et qui a éclairé toute la caldeira avec les cinq volcans. C’était magnifique !
La seule chose que je regrette, c’est de ne pas avoir vu un dragon de Komodo dans la nature.
Quand on était à Bali, le Pap’ avait dit qu’on pourrait voir des dragons de Komodo si on retournait en Indonésie sur l’île de Komodo. Mais finalement on est allés sur l’île de Java avec les Soucy, alors on n’en a pas vu. Mais c’est pas grave parce que moi j’ai vu un varan malais dans un égout à Malacca (en Malaisie). Y’a que moi qui l’ai vu. Et après, quand on a voulu en voir d’autres, on n’en trouvait plus ! 🙁
À Java, il y a plein d’animaux qui vivaient là avant mais qu’on ne peut plus voir maintenant, comme la panthère de Java, le tigre de Java et le rhinocéros de Java. Ils ont disparu à cause du braconnage et de la déforestation. Je l’ai lu dans Vikidia.
La déforestation, c’est quand on coupe les arbres pour par exemple planter des palmiers à huile à la place. Après les animaux ne peuvent plus se cacher et vivre dans la forêt.
À cause de ça, il n’y a plus un seul tigre de Java à Java, comme le tigre de Bali qui a aussi disparu à Bali. Il n’y a presque plus de panthères de Java, sauf un peu dans les zoos, et il reste seulement 40 rhinocéros de Java. Le rhinocéros de Java est très gros. Il peut peser jusqu’à 2,3 tonnes.
À Bornéo et à Sumatra qui sont d’autres îles d’Indonésie, il y a quand même plus de forêts. C’est là que vivent les orangs-outans. Mais si les gens continuent à couper les arbres, ils vont disparaître aussi, comme le tigre de Java.
En plus, les orangs-outans ne font pas beaucoup de bébés. D’abord ils ne peuvent pas avoir des jumeaux, et ensuite la maman s’occupe de son petit jusqu’à ce qu’il ait neuf ans, et pendant ce temps-là elle ne fait pas un autre bébé !
Le Pap’ a dit que le nom « orang-outan » vient d’un mot malais qui veut dire « homme de la forêt ». Parce que les orangs-outans ressemblent beaucoup aux humains mais ils ne peuvent pas vivre ailleurs que dans la forêt.
C’est mon dernier article de tout le voyage. On est le 1er août, donc dans quatre jours on rentre à la maison. J’ai très hâte !
Lucien
* Le français du Québec n’est pas comme notre français à nous.
Par exemple, ils disent écouter un film au lieu de « regarder ». Au début j’aimais pas quand Éloi et Victor disaient qu’on va écouter un film, mais après moi aussi j’ai dit écouter et maintenant j’aime bien. Je trouve qu’on devrait dire les deux parce que, quand on regarde un film, on écoute aussi les voix des personnages, et quand on l’écoute, on regarde les images aussi.
Le mot que je préfère en québécois, en fait c’est un mot anglais : c’est full. On dit : j’étais full content. Ou : je suis full triste. Ça veut dire « très » ou « beaucoup ». Par exemple, on peut dire qu’il y avait full de gens pour voir le lever de soleil sur le Bromo.
Il y a d’autres mots qui sont pas pareil au Québec que chez nous.
À la place de manger le soir, eux ils disent souper. Le matin ils déjeunent, et le midi ils dînent. J’ai demandé à Victor s’ils ont un goûter chez eux mais il m’a dit seulement quand c’est une fête ou pas souvent. Je crois que c’est à cause qu’ils mangent trop tôt le soir pour faire un goûter.
Et eux quand ils disent fête, ça veut dire « anniversaire ». La fête de Victor et de tous les autres de sa famille c’est en septembre. Il n’y a que la fête de Léo qui est en août.
Des fois, les mots qu’on connaît ne veulent pas dire la même chose en québécois, comme si quelqu’un dit : je m’ennuie de mes amis. Ça ne veut pas dire qu’il s’ennuie, ça veut dire que ses amis lui manquent. Et au lieu de dire qu’on va voir quelqu’un, on dit qu’on va le visiter !
*****
Est-ce que vous êtes déjà montés sur un volcan ?
Et allés au Canada ? Là-bas ils ont de la neige tous les jours, TOUS LES HIVERS, ils ont trop de chance !