Le petit-déjeuner au Sri Lanka

Photo : Voici le meilleur petit-déjeuner qu’on ait eu au Sri Lanka, dans la guest-house familiale Sigiri Maïma qu’on a beaucoup aimée et dont j’indiquerai les coordonnées (au milieu de la jungle, près de Sigiriya).
Des fruits, des wellawahum, des coconut rotis et un dhal délicieux (mais café toujours infect).

 

On va causer petit-déjeuner mais je ne vais pas reparler du café vu que je n’en ai pas bu un seul correct. Et le thé est pareil : ce sont des sachets basiques d’English Breakfast Tea. Ou Ceylan Tea, quand même, histoire de rappeler : hey on est au Sri Lanka ! Mais je n’en bois pas.

On apporte juste une théière d’eau chaude sur la table et chacun met ce qu’il veut dans sa tasse. Un sachet donc. Ou rien : les Sri-Lankais boivent de l’eau chaude, juste de l’eau chaude.

 
fruité…

Dans les hôtels, le matin on sert presque toujours des assiettes avec trois fruits coupés en morceaux : mini banane, papaye et pastèque. Parfois ananas, allez.

Les babi mangent la pastèque de toutes les assiettes, je prends la papaye, Papa Écureuil alterne papaye / ananas.

 

La papaye, ça a toujours un goût de vomi à la première bouchée… du coup les babi n’en veulent pas mais c’est con parce que vraiment, après ça passe et ça devient bon !
 

Pour la banane, on galère… Je sais que presque tous les enfants aiment les bananes, mais il se trouve que chez nous personne n’aime les bananes (sauf écrasées en bouillie dans un miam-ô-fruit).
Cela dit, à des moments où les babi avaient très faim, ils ont mangé les bananes du petit-déjeuner que j’avais gardées pour le goûter. Comme quoi…

De mon côté, dans les derniers jours, j’ai trouvé une banane que j’ai vraiment beaucoup aimée, c’est la lemon. Comme son nom l’indique, c’est une banane avec un petit goût de citron. J’espère qu’elle pousse aussi ailleurs en Asie.

 
Sucré…

En dehors des fruits, il y a deux mets sucrés typiques du petit-déjeuner sri lankais traditionnel. Ils sont souvent préparés pour les enfants.

 

Le milk rice

Là j’avoue, quand on nous a annoncé la veille au soir qu’il y aurait du milk rice pour le petit-déj’ le lendemain, on s’est empressés de dire aux garçons : eh c’est super les gars, demain matin vous aurez du lait de riz ! Comme à la maison !
Mais en fait non. Y’a pas de lait de riz blanc.

Le milk rice, c’est du riz blanc gluant cuit dans du lait de coco, puis agglutiné et moulé (au moyen d’un torchon je pense, vu les marques laissées sur le riz) pour donner une forme ovale ou ronde à chaque boule de riz individuelle.

Ces « pâtons » sont garnis en leur centre d’une farce composée de noix de coco hachée et de kitul.

 

On voit la bouteille de kitul à droite (au cas où on veuille en ajouter mais c’est déjà bien sucré), et en arrière-plan, les milk rice tels qu’ils sont présentés, avec les légères empreintes dessus.

 

Les babi n’ont pas aimé. Papa Écureuil et moi si, mais disons que c’est très nourrissant – et moi je suis des mammifères qui préfèrent manger à la nuit tombée, comme les loups-garous un peu. Donc le matin, c’est trop lourd pour moi…

 

Les wellawahum

Ce sont des crêpes à la consistance parfaite, comme j’aime, et que je n’arrive jamais à obtenir vraiment chez moi : bien moelleuses, épaisses mais quand même très légères dans le ventre.

Demandez à Mickaël, une fois que j’ai préparé la pâte que je veux tester, c’est lui que je charge de faire les crêpes à la maison (d’avoine, de froment, de sarrasin, de coco). Je ne suis jamais pleinement satisfaite de la texture, et c’est pas faute de changer des trucs et des trucs et de réessayer…

 

Les crêpes sont garnies de la même farce que les boules de milk rice : noix de coco hachée et sirop de palmier. Les babi n’aiment pas non plus…

 

Je ne sais pas ce qui rend leurs crêpes si jaunes. Ça ne peut pas être la farine de riz, j’en utilise aussi : ça donne des textures plus friables (et sans gluten !) mais ça ne modifie pas la couleur. Et ça ne peut pas être les œufs puisque les œufs sont au contraire très très pâles ici.

Peut-être qu’ils ajoutent du curcuma à la pâte ? Mais alors ce serait en infime quantité car c’est indétectable au goût (et pourtant c’est une saveur qui m’est quotidienne à la maison, je serais capable de la reconnaître everywhere !).
Et puis j’ai pas l’impression que le curcuma soit beaucoup utilisé dans la cuisine sri lankaise, contrairement à la cuisine indienne. Mais ce n’est que mon ressenti, peut-être je me trompe ?

En tout cas, les wellawahum sont vraiment bonnes, c’est la farce qui l’est moins…

Les babi ont dit : « Si seulement il y avait de la purée de noisettes pour mettre dedans, ce serait trop bon ! »

 
… ou salé ?

Au Sri Lanka, les adultes mangent salé dès l’aube mais ils semblaient toujours très étonnés (mais heureux !) qu’on leur demande de nous servir la même chose qu’à eux le matin (plutôt que les toasts de pain de mie dégueu et méga secs sur les buffets des hôtels).

Car oui, papa Écureuil et moi sommes des grandes personnes et nous avons préféré les plats salés typiques du petit-déjeuner sri lankais traditionnel (plutôt que le sucré) : des coconut rotis avec du dhal ou du coconut sambol, et le kiribath avec du confit d’oignons (ou autre mixture bien épicée).

Et pour les Sri-Lankais, si c’est pas l’un de ces deux trucs-là, c’est souvent… les restes du rice & curry de la veille bien sûr !

 

Les coconut rotis avec du dhal (ou autre)

Ce qu’on appelle coconut roti ici, c’est un petit pain plat, à peine levé, au goût assez neutre, qu’on mange avec des choses piquantes.

Les babi aussi ont adoré les coconut rotis, mais sans le dhal évidemment. Nature. Parce que quelques jours plus tard on en a acheté dans la rue, et c’était grave pimenté !

 

Là vous voyez très bien les coconut rotis, et le dhal en arrière plan. Il y avait aussi du beurre dans une coupe, au cas où on soit du genre à pas oser le dhal au réveil, mais Mickaël et moi on est des goûteurs curieux et insatiables, et les babi préfèrent nature sans beurre.

 

Le matin de la photo, on a savouré nos coconut rotis tout frais avec un dhal fortement relevé qui te réveille mieux qu’un café (surtout le café dilué d’ici, je ne voudrais pas (re)passer pour une toxico du café mais bon, je dis les choses comme elles sont…).

C’était super bon. Parfois y’a pas de dhal et c’est du coconut sambol à la place. C’est bon aussi mais je préfère le dhal.

 

Le kiribath

Et l’autre truc donc, qu’on a beaucoup aimé, s’appelle le kiribath. Mot à mot, ça veut dire « bain de lait ». En fait ce sont comme des toasts bien épais de riz blanc cuit dans du lait de coco (milk rice donc) puis agglutiné aussi mais en rectangle. Ensuite, on tartine les toasts d’un confit d’oignons caramélisés bien épicés, pimentés, et ultra poivrés.
Mais ça peut aussi être une purée de piments, ou un autre mélange de condiments bien piquants.

 

Ils en avaient fait des tonnes, j’étais gênée qu’on soit que les babi n’en mangent pas parce que franchement à deux, c’était pas possible d’arriver au bout du plat !

 

Le appam (mais on le dit plutôt en anglais : hopper)

Ça c’est une autre spécialité, qu’on a moins vue. Un genre de crêpe toute fine, à la farine de riz, qui cuit dans une forme de bol.

Il paraît que c’est super bon avec un œuf dedans, mais franchement, nature j’ai pas trouvé ça terrible. Il y a un goût acide qui ressort comme s’il y avait trop de levain (pourtant j’aime le goût du levain d’habitude, mais là c’est juste trop).

 

Le hopper. J’ai versé du kitul dedans, comme la maîtresse de maison m’y a engagée, mais je pense que j’aurais préféré avec la purée de piments qu’on voit sur la photo et qu’on a mangée avec le red rice froid cuit au lait de coco (milk rice là encore !).

 

Souvent on voit marqué dans la rue ou sur des menus « string hopper ».
Je sais pas pourquoi « string ». Est-ce que c’est justement quand il y a un œuf dedans ? Mais alors moi je voudrais savoir : quel rapport avec le string ??

 

Les kopis 

On n’en a eu qu’une fois, dans une petite auberge, mais apparemment c’est un élément courant du petit-déjeuner traditionnel sri lankais.

Les kopis sont des sortes de haricots rouges, en plus petit, plus rond, plus doux, plus fondant et moins farineux. J’ai bien aimé.
Le matin, les Sri-Lankais mangent les kopis nature, bouillis, avec parfois des pois chiches, et toujours du coconut sambol ultra pimenté.

Quand il n’y a que ces trois trucs-là, c’est trop sec pour moi : ça manque d’un petit dhal délayé juste ce qu’il faut pour obtenir une sauce plus liquide et nappante ! ♥

 

À gauche, les kopis saupoudrés de noix de coco hachée NATURE, immaculée, c’est hyper rare ! Au fond on voit la noix de coco hachée aux oignons, à l’ail et au piment, orangée (le fameux coconut sambol), c’est hyper courant). À droite des kopis, les gros morceaux jaune pâle, c’est du manioc. Puis les pois chiches, nature aussi, mais avec une bonne dose de piment pur qui arrache méchamment pour mélanger. Et enfin, les coconut rotis que vous reconnaissez facilement maintenant ! 😉

 

Pour les autres repas, les Sri-Lankais cuisinent plutôt les kopis en cari avec des oignons, de l’ail, du piment, des épices, du poivre et du lait de coco (à la sri lankaise quoi…). Avec éventuellement des légumes en plus. J’aurais bien aimé goûter comme ça, je pense que j’essayerai quand je rentrerai en France. D’aspect extérieur, ça ressemble aux haricots azuki japonais que je trouve au magasin bio, peut-être que je peux tenter avec ??

 

*****

 

Voilà donc le petit-déj’ à la sri lankaise… au final assez proche du rice & curry des autres repas !

Et vous le matin, vous êtes plutôt sucré ou salé ? (ou rien du tout, juste un bon café noir comme papa Écureuil et moi ?)

Quand vous voyagez, arrivez-vous facilement à changer vos habitudes alimentaires et à vous adapter au pays ?