Printemps

Nivéole de printemps (Photo de Patricia Esteban, mars 2024).

 

Printemps. C’est le titre du poème que je partage avec vous aujourd’hui.
Depuis combien de temps n’a-t-on pas parlé poésie ici ?
Trop longtemps.

Depuis combien de temps n’avez-vous pas appris un poème par cœur pour le réciter à quelqu’un que vous aimez ?
Sans doute encore plus longtemps.

Moi aussi. (Mais qu’est-ce) mais qu’est-ce qu’on attend pour faire la nique* à notre Alzheimer ?
Posons nos téléphones au fond du panier de linge sale et apprenons par cœur mon poème de Cécile Coulon pour le réciter à quelqu’un que nous aimons. C’est bon pour le gris de nos cellules et pour le jaune de notre cœur.

On commence par le printemps parce que c’est là que la vie éclot et que tout commence.
Le printemps qui commence aujourd’hui.

Aujourd’hui est le début d’une nouvelle vie.

 

Poème « Printemps » (p.62) dans le recueil En l’absence du capitaine, de Cécile Coulon, éd. Le Castor Astral, mars 2022.

 

Aujourd’hui je me suis réveillée et la vie tremblait en moi.

C’est ce que vient nous dire la nivéole que vous voyez sur la photo en tête d’article (et elle est pas TROP SEXY franchement ?!). À sa manière et à ma sauce.

Méconnue ou oubliée, cousine du perce-neige, la nivéole de printemps est une espèce botanique à floraison précoce en petites corolles blanches à pointe verte. Également appelée claudinette ou grelot blanc, ses fleurs caractéristiques sont très parfumées et annoncent le printemps en février.

Ami·es des jardins, ma probité – avec un accent aigu sur le e s’il vous plaît ; je sais que je vous ai bien décomplexé·es avec mon dernier article (La langue française & moi (2)), mais admettez que les accents c’est important – ma probité-avec-accent intellectuelle m’oblige à reconnaître que mes connaissances en botanique s’arrêtent là, et même celles-là, j’avoue que je les ai sauvagement pompées sur Internet comme les lycéen·nes de mon temps sur Profil d’une œuvre.

 

* Faire la nique (au loup).

« Bien fait ! Bien fait ! cria-t-elle en faisant la nique au loup. »

Le seul endroit de ma vie où j’ai entendu cette expression, c’est dans l’album pour enfants Marlaguette, publié dans la très vieille collection des albums du Père Castor en 1952. Une histoire de Marie Colmont, illustrée par Gerda Muller, qui m’a été racontée il y a vingt ans par quelqu’un que j’aimais beaucoup qui avait au moins vingt ans de plus que moi. Évidemment c’est démodé, Marie-Olga. Évidemment. Pourtant le loup rôde toujours dans les bois…

 

Marlaguette. « Bien fait ! Bien fait ! cria-t-elle en faisant la nique au loup. » (à 1’25)

 

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Est-ce que, vous aussi, le printemps vous donne envie de renaître à la vie ?