Un ravissement

Photo : J’ai adoré prendre cette photo avec les cuisses parfaites du porteur ! Tokyo, dans le quartier de Asakusa (Japon, mai 2019).

 

J’aime beaucoup le verbe ravir et ses dérivés : ravissant, ravissement. Il exprime à la fois le fait d’être conquis(e) et en même temps l’idée d’être enlevé(e) à soi-même, transporté dans un ailleurs inconnu. Sans le vouloir, sans le chercher, mais se laisser prendre quand ça arrive parce que c’est plus beau que soi. Fascinant. Un ravissement.

Et c’est ce qui se passe ici : le Japon me ravit.

J’ai l’impression de découvrir une terre inconnue (qui tremble), tout me paraît fantastique et je m’émerveille de la moindre petite chose. Je prends mille notes que je griffonne sur mon carnet rouge à la hâte, des silhouettes qui s’entrechoquent et que je ne sais même pas comment je vais organiser.
C’est pour ça que vous n’avez pas encore d’article Bienvenue au Japon (entre autres raisons).

Nous sommes allés aux onsen, ces bains chauds japonais intérieurs ou/et extérieurs dont l’eau est issue de sources volcaniques. Vous en avez peut-être déjà vu dans des films. On y entre nu(e) avec juste un carré de mini-serviette sur la tête.

Ce sont des bains collectifs (non mixtes), et donc on se lave AVANT et APRÈS le bain.

Nous avions bien expliqué le protocole aux babi et, si le Marcass’ et la Petite Souris étaient très enthousiastes, le Grand Lièvre ne pouvait pas comprendre pourquoi il fallait se laver avant le bain, et encore moins pourquoi il fallait se relaver après !

 

Tokyo, jardins de Hama-rikyu. Avec le Grand Lièvre juste avant de partir pour les onsen.

 

Mais finalement, en sortant des onsen, il a dit :
– Moi je croyais que j’allais pas aimer les bains, à cause de prendre la douche. Mais en fait c’est trop bien !

Et c’est exactement mon sentiment sur le Japon : je croyais que j’allais pas aimer, à cause de tout un tas de préjugés que j’avais. Mais en fait c’est trop bien ! Après quatorze semaines en Asie du Sud-Est, le Japon est un ravissement.

Tout glisse, tout marche super bien et sans bruit, les portes coulissantes des placards comme la clim’, les lumières douces, le train, tout semble facile et sans heurts, jamais.
Je veux dire, c’est quand même la première fois que j’arrive à ouvrir la porte d’une chambre d’hôtel avec une carte magnétique sans m’énerver dessus !!!

 

Jeune fiancée, future mariée (c’est du moins ce que j’ai imaginé), pour une séance photo avec sa maman au sanctuaire shinto Nezu-Jinja, à Tokyo.

 

La contrepartie, c’est que moi je suis trop lourde pour le Japon. Je parle trop fort, je prends trop de place. Je tape mes talons quand je marche, comme dirait ma sœur. Je ne sais pas glisser légèrement sur le sol.

Ici c’est si propre et si calme. Même les enfants, dans tous les musées ou lieux historiques que nous visitons, il y a des ateliers adaptés avec des origami et autres petits jeux très mignons et silencieux d’adresse et de coloriage pour les enfants.
J’ai demandé à Mickaël – qui s’imprègne de Japon depuis tant d’années :
– Mais qu’est-ce qu’ils font des enfants comme Lulu ici ? Ou des gens comme moi ? Agités, intranquilles ?
– Il n’y en a pas, m’a répondu Papa Écureuil avec son assurance flegmatique. Ça n’existe pas.

 

À Tokyo, devant le parc de Ueno qui abrite le zoo de Ueno. Franchement, est-ce que c’est la tenue dans laquelle vous habillez vos enfants quand vous les emmenez au zoo ??

 

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Et vous, vous est-il déjà arrivé de partir pour un pays sans conviction, par hasard ou parce que vous accompagniez quelqu’un, et de vous sentir finalement ravi(e) par ce pays ?