Merci SML

 

En ce moment je suis fatiguée de moi.
Je voudrais bien être quelqu’un d’autre, même une heure une fois.

Je sais que c’est l’automne aussi, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et puis c’est pas ma saison. Mais y’a pas que ça. Je ressens une grande fatigue à l’égard de comment je suis. La façon trop intense dont je vis ma vie, mes émotions, et pourquoi, au bout de tant d’années à être moi, je ne sais toujours pas mettre de la mesure, des filtres dessus qui amenuisent. À me nuire.
Le nombre de fois où je cours dans la joie la plus pure, et sans précaution je me foule le cœur et je pleure sur les bandes de transport infini.

J’en ai parlé souvent ces derniers jours avec mon amoureux de mari et c’est tellement beau ce qu’il m’a dit que ça a tout mouillé mes yeux. Je n’ai pas retenu mes larmes parce que je ne sais pas le faire je voulais qu’il y ait assez d’eau dedans pour noyer mes yeux, pour qu’ils se diluent complètement et que je puisse me voir comme ses yeux à lui me voient.
Pas du tout parfaite, très imparfaite même, excessive, intense, volcanique, mais à ma place. Sans rien changer.
Il a dit : Continuer la lecture de « Merci SML »

Hey you

 

Hey you, Pink Floyd ce matin.
J’ai réentendu cette chanson un matin par hasard chez Augustin.

Ça n’aurait pas dû me faire trembler parce que bon, c’est pas comme si je ne la connaissais pas, je veux dire, c’est pas comme si Pink Floyd n’était pas, avec les Doors, les Creedence, les Beatles et Janis Joplin, un des éléments fondateurs de mon couple avec Mickaël, c’est pas comme si on n’avait pas TOUS les albums de Pink Floyd à la maison, c’est pas comme si je découvrais la chanson, là, pour la première fois. Et pourtant…
Je l’ai entendue comme jamais je ne l’avais entendue auparavant et ça m’a fait pleurer d’émotion, là comme ça sur mon volant, un vendredi matin en allant faire des courses.

Hey you
Don’t tell me there’s no hope at all
Together we stand, divided we fall

Je voudrais la chanter pour vous aujourd’hui. Comme un cadeau, une passerelle. Continuer la lecture de « Hey you »

Dérive d’octobre

Photo : Celles que j’appelle des fleurs lanternes orange (octobre 2021). Elles me plaisent.

 

À propos de ma photo en-tête d’article

Ce sont des petites fleurs devant lesquelles je passe trois fois par semaine, en courant, sur mon parcours de course. Elles sont apparues il y a un mois à peu près, au bord du chemin. Il n’y a qu’un tout petit arbuste, seul au milieu d’autres fleurs, jaunes, que je ne peux plus voir. Celles-ci sont différentes. Elles se cachent. J’ai dû m’y reprendre à deux fois hier matin en venant à vélo pour les photographier. Je ne les retrouvais plus, comme si elles avaient disparu. Ça m’a fait une angoisse parce que l’idée m’était venue dans la nuit, pendant que je fumais des clopes dehors devant l’entrée des urgences pédiatriques sous un rideau de pluie qui tombait sans discontinuer, que c’était ces fleurs lanternes orange que je voulais pour ma photo d’octobre et rien d’autre. (Le réveil à 3h30 du matin par un de tes enfants qui n’arrive plus à respirer est toujours un bon plan pour te rappeler d’apprécier les jours et les nuits où, finalement, il ne se passe rien. Enjoy.)

Pour ces fleurs que je désirais tellement, je suis revenue Continuer la lecture de « Dérive d’octobre »

Que vous avez de grands yeux

Je ne sais pas d’où vient cette image magnifique que j’ai reçue. Si quelqu’un reconnaît le dessin, dites-le-moi, j’ajouterai le nom de son auteur(e).

 

Je ne suis pas sur Facebook mais j’ai près de moi une fée connectée qui m’envoie des résonances sur mon téléphone. Parfois c’est juste un sourire, un clin d’œil, parfois c’est énorme. Je ne sais jamais avant de cliquer. La veille de ma dernière newsletter (newsletter 87 # 26 septembre 2021), pas après, non, la veille, mon écran s’est ouvert en grand sur l’illustration en tête d’article qui accompagnait le texte suivant : Continuer la lecture de « Que vous avez de grands yeux »

À propos de (vous savez quoi)

 

Depuis un moment, il y a ce « à propos de ».
Voyez.
Le sujet qu’on préfère éviter parce qu’on sait qu’immanquablement ça va dégénérer. Donc soit on fonce dedans et on se fâche, soit on tourne autour. Chacun sait de quoi ça s’agit mais personne ne dit, par crainte de provoquer des ouragans irréversibles ou par peur de la peur des autres.
Il y a du Harry Potter là-dedans. Vous savez, avec le grand méchant, le mal absolu, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

Chez moi comme partout, Harry Potter marche à fond. Le Marcass’ (8 ans) a fini le premier tome cet été, et les plus grands lisent et relisent toute la série ; ils se font des Chocogrenouilles comme autant de madeleines de Proust.
À notre retour de vacances tout à la fin du mois d’août, la Petite Souris (12 ans) est allée faire quelques magasins avec son papa. Elle s’est acheté, avec ses sous, un nouveau sweat qu’elle s’est empressée d’enfiler le jour de sa rentrée et de me montrer toute fière, devant derrière. Continuer la lecture de « À propos de (vous savez quoi) »