Samedi (noir) soir

 

Pendant le premier confinement, quand on n’avait pas le droit de sortir du tout, puis après, quand on pouvait un peu mais quand même sous couvre-feu donc en fait non, on a instauré chez nous le film du samedi soir. Familial. Avec enfants.
Depuis nous avons été déconfinés mais le rituel est bien ancré et particulièrement difficile à déboulonner : les samedis où on sort pas, les samedis où on n’invite pas des amis, y’a film. Familial. Avec enfants. T’as compris.

Je vous ai déjà confié ici à quel point j’ai un mari exceptionnel pour ce qui est de trouver LA musique qui va bien ou LE film parfait au moment M. Mais le film familial du samedi, c’est pas possible. C’est l’histoire des ensembles disjoints, blablabla.
Je ne fais pas semblant donc les enfants le savent : le samedi soir, je me fais chier comme quand t’attends dans ta caisse les lèvres violettes l’un de tes gosses qui fait du poney du foot du vélo du violon (1) à Bab El Oued et que tu perdrais trop de temps à rentrer chez toi puis à revenir le chercher.

(1) Rayer les mentions inutiles.

 

Depuis que nos samedis soir ne sont plus que le squelette calcifié de ce qu’ils ont été, j’ai vu un nombre inconcevable de films plus nazes les uns que les autres, remplis de zombies, de courses-poursuites, de braquages, de croisades indianesques interminables et d’hypothétiques retours Continuer la lecture de « Samedi (noir) soir »

La promesse de décembre

Photo : Quand tu es seule à voir le fruit qui résiste, et que tout le monde croyait péri.

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là* ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

(* C’est pas tout à fait vrai… J’ai beaucoup donné aussi pour celui-ci et encore plus pour celui-là.)

 

Quand je pense décembre, je pense fin, froid, tristesse, obscurité, plombée. (Pas plan B, plOMbée.)

Ma cops Clea a dit de décembre : son ciel qui traîne par terre. Ça m’a plu. Ça m’a parlé, j’y ai trouvé de la poésie, moi qui déteste pourtant l’hiver et ses arbres secs pétrifiés dans la glace.

Pour mon dernier poème de cette année, je voulais un poème de femme.
Je voulais un poème écrit par une femme parce que je me suis rendu compte que sur les onze auteurs des chansons et poèmes que je vous ai proposés, un par mois depuis janvier, il y a neuf hommes Continuer la lecture de « La promesse de décembre »

Novembre à la con

Photo : Un soir de novembre (Conflans, fin novembre 2019).

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là* ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

(* C’est pas tout à fait vrai… J’ai beaucoup donné aussi pour celui-ci et encore plus pour celui-là.)

 

Quand je pense novembre, je pense pluie, gris, nuit, kakis, 11-11, et : je me dois d’un poèèèmeu en cette journée de novembre à la con. Allez, c’est pas comme si je ne vous avais jamais parlé de Mano Solo ! Souvenez-vous janvier à ma fenêtre : c’est déjà lui que je vous ai mis en premier quand j’ai commencé à publier une chanson ou un poème par mois.

Pour novembre, vous attendiez peut-être que j’invite Axl Rose sous la pluie froide ?

When I look into your eyes
I can see a love restrained

Mais j’écoutais pas les Guns. Axl Rose avec son bandana sous la pluie de novembre, je le trouvais tout pourri. Mickaël qui lit ce que j’écris s’insurge : Continuer la lecture de « Novembre à la con »

Merci SML

 

En ce moment je suis fatiguée de moi.
Je voudrais bien être quelqu’un d’autre, même une heure une fois.

Je sais que c’est l’automne aussi, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et puis c’est pas ma saison. Mais y’a pas que ça. Je ressens une grande fatigue à l’égard de comment je suis. La façon trop intense dont je vis ma vie, mes émotions, et pourquoi, au bout de tant d’années à être moi, je ne sais toujours pas mettre de la mesure, des filtres dessus qui amenuisent. À me nuire.
Le nombre de fois où je cours dans la joie la plus pure, et sans précaution je me foule le cœur et je pleure sur les bandes de transport infini.

J’en ai parlé souvent ces derniers jours avec mon amoureux de mari et c’est tellement beau ce qu’il m’a dit que ça a tout mouillé mes yeux. Je n’ai pas retenu mes larmes parce que je ne sais pas le faire je voulais qu’il y ait assez d’eau dedans pour noyer mes yeux, pour qu’ils se diluent complètement et que je puisse me voir comme ses yeux à lui me voient.
Pas du tout parfaite, très imparfaite même, excessive, intense, volcanique, mais à ma place. Sans rien changer.
Il a dit : Continuer la lecture de « Merci SML »

Hey you

 

Hey you, Pink Floyd ce matin.
J’ai réentendu cette chanson un matin par hasard chez Augustin.

Ça n’aurait pas dû me faire trembler parce que bon, c’est pas comme si je ne la connaissais pas, je veux dire, c’est pas comme si Pink Floyd n’était pas, avec les Doors, les Creedence, les Beatles et Janis Joplin, un des éléments fondateurs de mon couple avec Mickaël, c’est pas comme si on n’avait pas TOUS les albums de Pink Floyd à la maison, c’est pas comme si je découvrais la chanson, là, pour la première fois. Et pourtant…
Je l’ai entendue comme jamais je ne l’avais entendue auparavant et ça m’a fait pleurer d’émotion, là comme ça sur mon volant, un vendredi matin en allant faire des courses.

Hey you
Don’t tell me there’s no hope at all
Together we stand, divided we fall

Je voudrais la chanter pour vous aujourd’hui. Comme un cadeau, une passerelle. Continuer la lecture de « Hey you »