Écoute-moi septembre 2025

Photo : Coaching express sur la plage de Fort-Mahon (20 septembre 2025).

 

Ce week-end, je suis partie à la mer. Pas trop loin mais assez loin pour revenir avec du sel dans mes cheveux et du sable dans mes chaussettes. Le souffle du vent dans mon cou. Un coaching puissant sur la plage qui dessine le mot Ancrage.

Ça m’a fait du bien parce que l’entrée dans cet automne n’est pas facile. J’ai l’impression que quelqu’un·e a chargé la barre pendant que je m’occupais des rendez-vous de la rentrée et que maintenant j’arrive plus à la décoller. Déjà qu’au poids de mon corps c’est un gros effort.

Ce week-end clandé m’a rappelé que si je veux pouvoir soulever tout ce que je veux soulever sans m’écraser, je dois d’abord m’ancrer. Réconcilier les parts de moi, la petite avec la grande, la libre et sauvage avec la psychorigide, la foldingue avec la première de la classe.
Puisque je n’ai pas d’attache dans un lieu, ni racines ni murs, ce sont mes jambes qui portent et qui m’ancrent. C’est moi, ma maison.

Or je vis depuis un moment des tornades physiques, émotionnelles, physiologiques Continuer la lecture de « Écoute-moi septembre 2025 »

Lis-moi septembre 2025

Photo : Mes livres de septembre 2025.

 

Ma photo fait pitié, j’avoue. On voit que c’est la rentrée. Fini de s’amuser lire pendant des heures. Bien sûr on n’est que mi-septembre, mais quand je regarde mon planning des deux prochaines semaines – et la fatigue physique, nerveuse, mentale qui a déjà recouvert la plénitude de mon été grec (Newsletter 146 # 31 août 2025 : Est-ce que manger une figue c’est manger une guêpe ?) – je sais que j’aurai tout juste le temps de terminer mon roman du mois (400 pages, quand même).

Le livre

 

→ Camille Froidevaux-Metterie, Être féministe, pour quoi faire ?, éd. La Martinière, 2023

 

Cet opuscule est un condensé de l’essai de Camille Froidevaux-Metterie, Le corps des femmes – La bataille de l’intime(éd. Philosophie Magazine Éditeur, 2018), dont je vous ai déjà parlé il y a trois ans dans l’article S’il n’en restait qu’un(e) # juin 2022.

On a ici un résumé à l’usage des ados qui n’ont pas le temps de lire, tout occupé·es qu’ils et elles sont à rien glander, mais qui veulent néanmoins lire un vrai texte d’autrice et pas avaler la soupe en brique conditionnée par ChatGPT*.

 

« L’onde de choc est à la hauteur du scandale révélé : dans nos sociétés occidentales, soi-disant à la pointe en matière d’égalité, les femmes sont en fait toujours considérées comme des corps disponibles que l’on peut s’approprier, exploiter, violenter. » (p.17) Continuer la lecture de « Lis-moi septembre 2025 »

La peau de rouget est ma nouvelle newsletter

Photo : Bannière de ma nouvelle newsletter sur Substack (juin 2025).

 

Héhé ! Bonne rentrée !

Comme je vous le disais dans ma newsletter de juillet (La peau de rouget #145 (31 juillet 2025) – Ivre de soleil, de sel et de miel), j’ai bossé comme une guedin une bonne partie de l’été au transfert de ma newsletter sur Substack car la liaison entre mon blog (sur lequel je n’ai accepté aucune mise à jour WordPress depuis 2020 parce qu’une fois j’ai perdu toutes mes mises en forme après une mise à jour et depuis je suis trop flippée pour retenter) et la nouvelle plateforme n’a pas été simple.

Par exemple, pour faire apparaître sur mes pages de blog les frames que je voulais avec mon identifiant Substack et un peu de style CSS autour, j’ai dû entrer dans le codage html car je n’avais pas les bons plug-in et Substack a restreint l’export des données sur les widgets d’abonnement générés. Ensuite j’ai été contrainte de modifier le match profile pour vérifier les bylines et re-paramétrer tout le branding de ta mère.

 

Barney Stinson is back !

 

 ️ Ne paniquez pas, moi non plus J’AI RIEN COMPRIS au paragraphe précédent ! Continuer la lecture de « La peau de rouget est ma nouvelle newsletter »

Écoute-moi août 2025

Photo : Une de mes grandes joies d’août (île de Sifnos, Grèce, août 2025).

 

En août, j’ai fait le plein de beau
Le plein de bon
Du repos et de la raison

 

L’âne que vous voyez sur la photo d’en-tête est un âne qu’on a croisé un matin de rando entre Chrissopigi et Kastro. C’est un vieux paysan aperçu plus bas en terrassement – soyons réalistes, appelons-le Nikos – qui l’a bâté et envoyé à un autre vieux paysan – disons Yorgos. Et l’animal avance, tout seul. Frappé par la lenteur. S’immobilise quand il nous voit parce que le sentier est trop étroit pour se croiser. Alors on se colle tous les cinq en ligne dos contre la paroi rocheuse, et l’âne passe, comme un prince. Poursuit son chemin tranquille. S’arrête pour grignoter des chardons pleins d’épines. Scronch scronch scronch.

J’aime les ânes et J’ADORE les chèvres (quoique la Petite Souris, 16 ans, m’a sermonnée que je ne dois pas dire ça parce que, « on n’adore que Dieu »).

J’adore les chèvres.

C’est ma très grande joie des vacances de les entendre bêler dans la montagne, puis les chercher du regard et peiner à les distinguer tant leurs robes se fondent à la roche.
J’adore les chèvres et la joie qui m’emplit quand, dans la caillasse tannée de soleil, j’aperçois un troupeau de chèvres avec leurs chevreaux. Mes tentatives pour Continuer la lecture de « Écoute-moi août 2025 »

Lis-moi août 2025

Photo : Mes livres d’août 2025.

 

Je suis rentrée de vacances avant-hier et j’ai du mal.
J’ai de la misère (au sens québécois du terme), à refaire corps avec mon quotidien.
Retrouver l’organisation générale de la vie à cinq en milieu urbain ordinaire et reprendre ma charge mentale : anticiper, penser tout, programmer, poser des horaires et les respecter, veiller à la santé physique et mentale de chacun·e, optimiser trajets et rendez-vous, m’inquiéter, douter, corriger, sentir la boule de stress grossir dans mon estomac, m’adapter, me contraindre.

Et pourtant je ne travaille pas. Mais je n’ai jamais autant de difficulté à ré-enfermer mon corps libre et mes pieds nus dans les habits trop serrés et l’horizon étriqué de la banlieue parisienne que quand je rentre des Cyclades.
Abandonner le bruit des vagues et le bleu de la mer, la salade grecque, le grelot des chèvres dans la montagne, la dilatation du temps devant la certitude que, chaque matin, le soleil se lèvera derrière la colline de Vathi. Cette vie au jour le jour à ne rien prévoir et me nourrir de ce qui arrive jusqu’à moi, c’est sans doute mon expérience de lâcher-prise la plus totale. Continuer la lecture de « Lis-moi août 2025 »