Paye ta vie de mère !

Photo : Lucien, Garance et Marcel il y a tout juste dix ans (20 mai 2015).
C’est moi ou c’était plus facile il y a dix ans ?

 

Bonne fête des mères, les meufs.
Je vous souhaite de vous casser de chez vous pour la journée, seule ou avec des copines, n’importe où, mais évidemment SANS ENFANTS.

 

Ce mois de mai a été particulièrement difficile du point de vue de ma parentalité.
Je fais de la merde. J’en chie, si vous voulez. All this fucking bullshit.

Tour à tour je me suis sentie blessée, frustrée, coupable, en colère, triste, déçue, désemparée, et parfois tout en même temps. Un camion-benne sur la poitrine – surtout que je me suis démonté le haut du sternum, subluxé le haut de la cage thoracique, et je ne pouvais plus sursauter. Ne plus serrer. Ne plus faire de sport. Ne plus courir. Autant dire, ne plus respirer.

 

J’ai vu s’accumuler dans la liste de lecture de mon appli de podcasts les deux derniers épisodes de Ça va maman ? que je n’ai pas ouverts :

→ 15 mai 2025, La peur d’être un mauvais parent
https://www.cavamaman.com/podcasts/ca-va-maman-2/episodes/2149027057

→ 2 mai 2025, Comment se libérer de la culpabilité maternelle
https://www.cavamaman.com/podcasts/ca-va-maman-2/episodes/2149021102

 

 

MAIS TELLEMENT !!! GO, GO, LES ADOS !!!

Et c’est même pas la peine de revenir la gueule enfarinée avec vos putain de chaussettes dégueu qui puent le rat crevé et que vous laissez traîner sous le banc de l’entrée en demandant qu’est-ce qu’on mange ? Du rat, voilà ! Une belle brochette de rat de Munchkin !

Alors que j’en étais là, à déverser ma rage parentale à mon amie Édith du Grand Nord québécois, j’ai reçu empathie, soutien indéfectible, mots magiques de consolation… et cette vidéo republiée sur Instagram pour la fête des mères (qui a lieu, outre-Atlantique, le deuxième dimanche de mai, il y a quinze jours donc).

C’est un extrait tiré d’une série québécoise du début des années 2010, qui illustre très bien la discontinuité du temps des femmes que décrit avec tant de justesse Simone de Beauvoir – et Marguerite Duras dans son essai inclassable, La vie matérielle, que j’ai lu en mars dernier.

 

Et si on parle de la discontinuité du temps des femmes… que dire de la discontinuité du temps des mères putain ?!!!

« J’en ai plein mon cass’ de vos chandails, de vos couteaux, de vos devoirs de maths ! »

Pardon, mais oui ça rend folle !

https://www.instagram.com/montrealogy/reel/DJggTdlN5se/

(Vous pouvez cliquer sur le lien même si vous n’avez pas Insta. Moi non plus je l’ai pas et la vidéo s’ouvre quand même 😉 )

La tête des trois enfants à la fin de la vidéo, ma parole j’ai envie de les démarrer !

 

 

Enfin ça m’a fait rire et ça m’a aidée à prendre de la hauteur par rapport à ma situation. Merci Édith  🫶

Je me suis laissé réconforter par l’idée que je ne suis pas seule. J’ai pensé à toutes les autres mères qui sont en train d’éprouver la même colère ou/et le même désarroi que moi au même moment. Ça m’a fait comme un baume sur ma poitrine (qui était toujours écrasée à cause des côtes de ma cage qui se sont tordues).

Ensuite je me suis demandé :

C’est quoi qui est si blessant pour moi dans les situations de vie que mes ados amènent ?
Quelle histoire est-ce que je suis en train de me raconter – et d’amplifier ?
Est-ce qu’il n’y a pas une autre façon de voir la situation, une autre histoire à raconter qui serait plus utile et moins douloureuse pour moi ?

J’ai trouvé que oui.
Et j’ai décidé de commencer par arrêter de répéter à qui veut l’entendre que :

Je ne suis pas une bonne mère d’ado.

C’est encore timide parce que ma décision date de jeudi matin il y a trois jours ; néanmoins, balayer cette mauvaise pensée m’a permis de renouer avec le podcast « Ça va maman » et de cliquer sur les deux épisodes de mai que je n’avais pas encore écoutés.
Je vous les recommande.

 

 

Et puis quand on se réfléchit – selon le verbe pronominal québécois que j’ai beaucoup entendu ce mois-ci – c’est-à-dire, quand on n’a de cesse d’interroger nos pratiques parentales et de remettre en question nos schémas automatiques relationnels, ben ça se peut pas qu’on soit tout à fait un « mauvais » parent.

Et OUI, vivre avec des ados c’est difficile. Bien sûr que c’est difficile.

Ça demande du courage pour prendre la responsabilité de ce qui nous blesse dans notre relation avec nos enfants – et de le leur dire, pour ne pas leur faire porter à leur tour la lourde charge de la culpabilité.

Ça demande de l’humilité (et de la maturité) pour accepter d’être le mauvais objet dont les ados ont besoin pour se détacher de nous.

Ça demande une confiance aveugle pour croire que, malgré les cris, les agacements et les incompréhensions, malgré la tempête, le lien d’amour reste fort.

Mais guess what ?

C’est pas parce que c’est difficile qu’on est un mauvais parent.

Au contraire.

 

 

Si, comme moi, vous faites un travail continu de développement personnel, vous avez certainement dû entendre que : vous êtes la meilleure maman pour vos enfants.
Peut-être même que : ce sont leurs âmes, à eux, à elles, qui, entre toutes les mères possibles sur la planète, vous ont choisie, VOUS, pour s’incarner dans cette vie.
Hmm.

Et en même temps, je me dis, en même temps, mes enfants n’ont pas d’autre maman, n’en auront jamais d’autre, alors : si j’arrêtais de douter de moi ?

Si je m’exerçais à penser que, oui, effectivement, je suis la meilleure maman pour mes enfants, ne serait-ce que parce que je les aime et que j’essaye, presque chaque jour, de mieux faire ?

Si, au lieu de me flageller pour tout ce que je ne fais pas, tout ce que je ne suis pas, je choisissais de regarder tout ce que je suis, tout ce que je fais déjà ?

 

Ouais ça, ÇA, ça me rend dingue ! 🤬🤬🤬

 

Sur ce, Myriam, mon amie de Montréal, m’a laissé un vocal réconfortant sur WhatsApp.

« Quand on est parent et que nos enfants deviennent ados, on devient un phare. Un phare, ça éclaire le chemin mais ça ne bouge pas, ça brille mais ça dit rien. Un phare, c’est fixe, solide, ça ne change pas d’avis tous les trois jours pour s’adapter à son ado, un phare c’est constant. Après ça, si les capitaines des bateaux ne prennent pas les mesures pour éviter les écueils malgré la lumière apportée par le phare, ben c’est pas la faute du phare. »

Le travail du phare c’est d’éclairer les bateaux en continu, surtout quand la tempête se déchaîne.

Merci Myriam.

 

Promenade du phare des Baleines (Île-de-Ré, 15 avril 2025). A ce moment-là, je n’étais pas le phare. J’étais la vague qui te ramène et le soleil tu te rappelles.

 

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Et chez vous, ça va maman ?