Paye ta vie de mère !

Photo : Lucien, Garance et Marcel il y a tout juste dix ans (20 mai 2015).
C’est moi ou c’était plus facile il y a dix ans ?

 

Bonne fête des mères, les meufs.
Je vous souhaite de vous casser de chez vous pour la journée, seule ou avec des copines, n’importe où, mais évidemment SANS ENFANTS.

 

Ce mois de mai a été particulièrement difficile du point de vue de ma parentalité.
Je fais de la merde. J’en chie, si vous voulez. All this fucking bullshit.

Tour à tour je me suis sentie blessée, frustrée, coupable, en colère, triste, déçue, désemparée, et parfois tout en même temps. Un camion-benne sur la poitrine – surtout que je me suis démonté le haut du sternum, subluxé le haut de la cage thoracique, et je ne pouvais plus sursauter. Ne plus serrer. Ne plus faire de sport. Ne plus courir. Autant dire, ne plus respirer. Continuer la lecture de « Paye ta vie de mère ! »

Nyctalope

Photo : La nuit au ryokan traditionnel de Zao Onsen (Honshu, Japon, 29 juillet 2024).

 

Samedi 17 août 2024, quelque part sur la côte nord-est de l’île de Honshu (préfecture d’Iwate) au Japon.

– Maman, ça veut dire quoi nique ta clope ?

Question du Marcass’, 11 ans, qui lit le tome 2 de Golem* à l’arrière de l’auto.

 

– C’est quand t’as été fumeur pendant longtemps et un jour tu décides que ça suffit.

Réponse tranquille et spontanée de Papa Écureuil qui conduit, placide, dans la brume des petites routes de montagne du Tohoku. Continuer la lecture de « Nyctalope »

The perfect mother

Planche extraite de la bande dessinée de Sophie Lambda, « Tant pis pour l’amour – Ou comment j’ai survécu à un manipulateur » (p.182), éd. Delcourt, 2019.

 

Il y a quinze jours, pendant ce long week-end ensoleillé de l’Ascension, j’ai fait l’inverse de l’ascension. J’ai fait la déscension. Je te jure. Avec un D comme Dégringolade. Ou : j’ai fait de la D, comme disent les ados chez moi entre deux portes où ils s’enclenchent se démarrent se cherchent et s’insultent.

De la grosse D même, si je veux être honnête avec vous. Une crise de dépression sévère, déclenchée par je ne sais même plus quel(s) enfant(s) exactement, sans doute un peu les trois, et ça a duré trois jours pleins avec des répliques du séisme les jours d’après. Je pense que je ne m’étais pas sentie aussi mal depuis au moins deux ans. Comme ça, sans prévenir, à partir de mots et d’attitudes d’enfants qui ne reflétaient rien de plus que ce à quoi s’attendre de la part d’enfants élevés dans notre société consumériste, dans le cocon d’une sécurité matérielle et affective. Mais ça m’a fait péter les plombs, tu peux pas savoir.

Ça m’a minée.

La violence de cette colère que j’ai ressentie à l’intérieur. La rage, le Continuer la lecture de « The perfect mother »

Le Roi à l’école de la République

Photo : Ce week-end, Marcel a eu la fève. Une figurine de Blanche-Neige dans une galette achetée une blinde en boulangerie : la fève était mal cachée, on l’a vue direct sortir de sa part.

 

Hier, le Marcass’ (10 ans) est rentré de l’école blasé. La mine renfrognée. Ambiance vivement le collège, l’école primaire c’est vraiment pour les noobs.
En préparant son goûter, j’ai creusé un peu pour découvrir si la cause de son malheur était plutôt un problème de classe, de récréation ou de cantine. Généralement – on est sur une statistique de neuf fois sur dix – c’est un problème de cantine. Soit qu’elle est insuffisante, soit dégueu, le plus souvent les deux. Rappelez-vous, la cantine c’est le pire endroit du monde.

– Nan mais vas-y, ça saoule la galette des Rois à l’école !

J’avoue que je ne m’attendais pas à ça. Parce que si le Marcass’ passe son temps à se plaindre de la cantine, il AIME la Continuer la lecture de « Le Roi à l’école de la République »

Un moment parfait

Photo : Sur la petite plage du potier de Vathi (Sifnos, août 2023).

 

Peut-être avez-vous passé « un bel été ». Ou peut-être pas.
Peut-être ressassez-vous ce que vous auriez pu faire autrement, faire mieux, ou peut-être vous demandez-vous encore ce que serait « un bel été ». À quoi ça ressemblerait pour vous. À quoi voudriez-vous que ressemble le prochain.

Maintenant c’est en plein le feu de la rentrée, on est tous et toutes dans le speed et les activités qui reprennent ; pourtant, je vais prendre le temps de vous raconter un moment lent de mon été. Un moment beau que je voudrais garder sur la couverture de mon album photos parce qu’il n’y a pas eu que des moments beaux – chez moi non plus la vie c’est pas Insta.
Un moment merveilleux et fragile comme quand t’as des enfants, ou comme quand t’en as pas.

 

Un matin tôt à Vathi, à l’heure où le soleil compte ses rayons pour Continuer la lecture de « Un moment parfait »