Le poème de Noël

Photo : Chez moi, 23 décembre 2023.

 

Noël est venu si vite.

J’aime pas le froid qui me fait des engelures aux pieds, la nuit qui tombe au milieu de l’après-midi, les écharpes qu’il faut s’enrouler autour du cou et qui m’étouffent, j’aime pas qu’on dise ça sent le sapin, j’aime pas le chocolat chaud sauf le mien. Et encore, la dernière fois que je l’ai préparé, il m’a déçue.
Le chocolat est moins noir que tu aurais voulu.

J’aime pas les décorations de Noël, les magasins de Noël avec les chants de Noël, les films de Noël, j’aime pas les repas de Noël ni même les marchés de Noël, et je déteste plusse que tout les chaussons et les Père-Noël à la con pendus aux toits des maisons.

Je ne suis pas la seule, bien sûr. Et j’apprends cette semaine dans des articles de santé sur Internet que ce que je ressens porte même un nom : Continuer la lecture de « Le poème de Noël »

Paye ta question #10

Photo : Vivienne Westwood, London 2017.

 

Depuis le printemps dernier, je travaille avec une amie photo-thérapeute et, dans le cadre des portraits qui accompagnent ma série mensuelle de Paye ta question, je m’étais dit que lorsque nous en arriverions au stade du portrait thérapeutique, je le publierai ici. Et au début du mois, nous y sommes (enfin) arrivées. Mais j’ai finalement choisi de ne pas le publier aujourd’hui.
Pourtant, jusqu’à encore ce week-end, je me disais que ce serait parfait d’avoir un vrai portrait, réalisé par une vraie photographe, pour clore une année de Paye ta question.

Me serais-je, comme qui dirait, dégonflée ?
Mmmh… chais pas.
Il se trouve plutôt que je suis tombée sur ce portrait de Vivienne Westwood dimanche dernier, 10 décembre 2023, dans un couloir du métro parisien à Bastille ou Hôtel-de-Ville, je ne sais plus. C’est mon mari qui l’a vu en premier, il a dit : Continuer la lecture de « Paye ta question #10 »

Du courage

Photo : Dernier week-end de novembre au Touquet (novembre 2023).

 

Après ma newsletter introspective de dimanche dernier (newsletter 126 # 3 décembre 2023), j’ai eu envie de partager avec vous une vidéo qui invite à prendre courage dans les moments où on se laisse tomber.

Il faut du courage pour inventer son chemin à contre-courant. Et tant qu’on avance on avance, on ne se rend pas toujours compte que ça demande du courage parce que la partie la plus difficile du courage, en vrai, c’est quand on perd courage justement. Quand on n’avance plus – ou qu’on a l’impression de ne plus avancer. Quand on est rattrapé·e par ses peurs, ses doutes, par la pensée que tout ça c’est trop dur pour nous et qu’on ne va pas y arriver parce qu’on est trop nul·le de toute façon, on s’y prend mal, et qu’est-ce qu’on s’imaginait franchement ?

Alors moi j’ai qu’une chose à vous dire :
si c’était si facile, tout le monde le ferait.

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Mon trésor du mois de novembre 2023

Photo : Sur la plage du Touquet (novembre 2023).

 

Mon trésor du mois, c’est ce coquillage brisé, échoué sur la plage du Touquet, qui vient montrer, si besoin était, que l’amour n’a pas une forme parfaite. Il ne se fonde pas sur une apparence parfaite, il n’enferme pas comme une coquille parfaite, il n’est pas là où on l’attend, et on peut facilement passer à côté s’il ne revêt pas l’habit que l’on croyait. Qu’on nous a appris.
Il vient nous dire qu’il est urgent de questionner les schémas de pensée auxquels on s’est toujours conformé·e et qui ne nous conviennent plus. Parce que c’est en déconstruisant jour après jour l’image convenue qu’on a du coquillage, en acceptant de se sentir nu·e, fragile et sans certitude, sans coquille, qu’on s’ouvre à la vraie liberté en soi.

S’il n’y avait eu ce coquillage blessé de la fin du mois, cassé, rompu, mais d’une extraordinaire résilience amoureuse en son cœur, vous auriez eu à la place une porte à galandage du début du mois. C’était un trésor parce qu’elle était un abri, une parenthèse, et que je ne savais pas ce que c’était, moi, une porte à galandage. Heureusement que j’ai une super copine portugaise Marlou pour m’eXpliquer !

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Le cœur en berne

Photo : Karl Tremblay à Montréal (Québec, Canada).

 

C’est pas souvent, que je pleure la mort de quelqu’un de connu*, mais celle de Karl Tremblay à 47 ans le 15 novembre me laisse le cœur en berne. Je le revois élégamment vêtu de noir avec ses Cowboys Fringants sur la scène de Bercy au concert du 19 février 2022 où j’étais (bloquée du cou mais j’y étais). Je ressens encore l’énergie qu’il nous a donnée alors qu’il luttait depuis plusieurs années déjà contre le cancer et ça me serre la poitrine.

* La mort d’Anne Sylvestre il y a trois ans m’a bien sonnée aussi. J’écoutais ses chansons et je me disais : voilà, tout est là. Sa vie est finie. J’ai ressenti le besoin de lui écrire un hommage et ça a donné Là où j’ai peur, j’irai.

 

Pi là, depuis le début de la semaine que je fais que ça, de réécouter les tounes des Cowboys Fringants, j’ai comme envie de tenir la main de toutes celles et tous ceux pour qui c’est une grande perte, et un gros chagrin, que la disparition de ce bonhomme-là.
Un mouchoir de larmes dans la poche. Continuer la lecture de « Le cœur en berne »