Se faire printemps

 

Ce matin je changeais des trucs dans la barre de droite de mon blog et je me suis fait la réflexion que c’était étonnant quand même toutes ces photos de fleurs ici. Dans la barre de droite mais aussi en tête d’article, sur la bannière de juin… pour quelqu’un qui a pris l’habitude de dire, depuis de longues années, non mais moi les fleurs non, vraiment non.

Et puis y’a pas que le blog. Lundi matin, au moment où je me réveillais, j’ai reçu cette photo de fleur de pavot que je partage avec vous en tête de l’article que vous êtes en train de lire.
Elle était accompagnée de ce texte :

Le petit prince, qui assistait à l’installation d’un bouton énorme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle, à l’abri de sa chambre verte. Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots. Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté. Eh ! oui. Elle était très coquette ! Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours. Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée.

C’est dans Le Petit Prince, de Saint-Exupéry, un court passage du chapitre VIII. Continuer la lecture de « Se faire printemps »

Jardin de juin

Photo : Le jaune de mon jardin sauvage (juin 2021).
Je n’ai pas le cœur à cuisiner les grandes feuilles amères cette année. J’ai besoin de m’envelopper de douceur.

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

 

Quand je pense juin, je pense jardin, soleil, abeilles, couleur des fleurs et petites robes.

Mais cette année je me sens lourde dans ma petite robe.
On dirait que je ne rentre plus dedans.

Je ne sais pas comment vous naviguez, vous, dans ce tourbillon de vaccination massive, le masque obligatoire, le couvre-feu, les tests salivaires à l’école, le repli, les interdictions et les règles. Même celles que l’on se pose à soi-même, je trouve que c’est dur. Je ne m’habitue pas.
On me dit :

– C’est parce que tu n’acceptes pas.

Mais comment ? Comment je peux agir sciemment CONTRE ce que je crois alors que je travaille tellement à m’aligner AVEC ce que je ressens ? (et déjà c’est pas évident) Continuer la lecture de « Jardin de juin »

Sans vouloir t’insulter

Photo : Au mariage de Marc & Magali (15 mai 2021).

 

Il y a quelques semaines, le Grand Lièvre (10 ans, photo ci-dessus) devait faire un exposé oral. Mais petit l’exposé, rapide, d’ailleurs c’était même pas vraiment un exposé, faut pas déconner, simplement une sorte de mini fiche de lecture devant la classe d’un livre qu’il a lu – L’école des massacreurs de dragons, pour votre information.

Je trouvais que ce n’était pas trop demander quand même, ça nécessitait peu de travail, mais, je ne sais pas ce qui s’est passé pour lui, si c’est parce qu’il a réalisé qu’il allait devoir consacrer un peu plus de temps à ses devoirs que ses cinq minutes quotidiennes, mais ça l’a mis de très mauvaise humeur. Déjà que c’était un soir où on l’avait forcé à prendre une douche. Alors là d’un coup, dans son pyjama Super Mario, il s’est énervé, il a jeté par terre au milieu du salon son cartable, sa trousse (heureusement elle ne contenait qu’un stylo rescapé et une gomme), et il m’a fallu plus de temps que d’habitude à moi aussi pour comprendre ce qui était en train de se jouer. Continuer la lecture de « Sans vouloir t’insulter »

De l’usage (abusif) du Z dans la langue française

 

Hier après-midi, par le grand mystère des propositions YouTube, alors que je suis sans défense dans ma cuisine, happée par la multiplicité des plats à préparer quand tu invites des amis qui aiment manger et qui eux-mêmes cuisinent très bien, hier donc, je suis en configuration Shiva entre la casserole, le blender et la planche à découper quand par les enceintes de l’ordi arrive dans mes oreilles « Vanessa », du vieux Doc Gynéco.
(Évidemment après cette révélation honteuse, vous êtes en droit de me demander : mais qu’est-ce que t’écoutais juste avant ?? C’est quoi l’enchaînement YouTube pour en arriver là ?!!)

Mais je reprends. Alors donc que j’étais sans défense, les mains pleines d’ail et d’huile d’olive des aubergines pour un repas grec, j’ai dû me taper cette merde de tasspé jusqu’au bout et je vous dis NON !
NO WAY, LES GENS ! BOYCOTTONS !
En plus Mickaël m’apprend qu’il a été condamné cette semaine à la prison avec sursis pour violences conjugales, ce docteur de mon cul !

 

C’est pas pour jouer la féministe en colère, je veux dire, j’ai mes contradictions qui sont parfois difficiles à assumer surtout devant les meufs de Nanterre.
Par exemple j’aime pas les poils sous Continuer la lecture de « De l’usage (abusif) du Z dans la langue française »

Le choix de mai

 

Comme je vous l’annonçais dans mon premier article de l’année (relisez-le, j’ai tout donné pour celui-là ; mes prochains articles ne seront que succédanés à faible densité nutritionnelle !), je vous propose de célébrer les 3 ans d’existence de mon blog par un rappel des articles parus le même mois pour chaque année écoulée.

 

Quand je pense mai, je pense grands week-ends, fraises, rhubarbe, renouveau, légèreté.

Mais en ce moment y’a pas trop de renouveau, pas plus que de grands week-ends ou de légèreté. On dirait presque pas mai et ça, après un mois d’avril qui se termine sur le fil, c’est sans filet. J’ai décidé que j’ai bien besoin d’une large dose de rhum arrangé avec trois glaçons tous les soirs (ou presque). Et quand la journée a été dure, mets-moi triple dose s’te plaît.
Après tout, on est toujours confinés ; je crois que c’est Einstein qui disait qu’une même situation abordée de la même façon produit forcément les mêmes conséquences*. Et tu te souviens l’année dernière à la même période, le confinement avec enfants (2) : les dommages collatéraux ?
Ben voilà, CQFD. Continuer la lecture de « Le choix de mai »