Mabel is NOT crazy

Photo : Gena Rowlands dans le film « A woman under the influence », de John Cassavetes (1974).

 

Évidemment je ne la connaissais pas, elle Gena, personnellement, mais la nouvelle de sa mort me touche au cœur, là, d’aussi loin que je suis ce soir, au bord du lac Towada au cœur, aussi, d’une forêt d’arbres verts et serrés comme des bouquets de brocolis contre lesquels se frottent les ours noirs du Tohoku.

Ça me fait quelque chose d’une émotion brute de perte, de bascule et d’identité vacillante. Je relis que ce film, LE film qui m’a le plusse bouleversée de toute ma vie, est sorti en 1974. C’était il y a 50 ans.
Gena Rowlands avait alors 44 ans, et 44 c’est juste deux ans de moins que l’âge que j’ai aujourd’hui.

Je l’aime pour ce rôle qu’elle a joué dans ma vie et l’émotion pleine, débordante, qui me saisit encore à chaque fois que je la revois, même ce soir Continuer la lecture de « Mabel is NOT crazy »

That E-guy

Photo : Mark Oliver Everett (son barbier est décédé en confinement, comme disent les ados chez moi en pensant qu’ils viennent d’inventer v’là la blague de zinzin).

 

Après-demain sort « Eels Time », le quinzième album studio de Eels.
Après-demain dans deux dodos.
Do you know what it’s like to fall on the floor who is really living ?

Devinez QUI est complètement foufou chez moi ?

Nan, je me moque mais c’est même pas vrai. Mickaël attend la sortie de ce nouvel album avec flegme et patience. Dans sa grande maturité. En plusse moi aussi j’ai aimé la première chanson de l’album que j’ai découverte sur YouTube. J’ai été tellement surprise que that E-guy, si discret, si pudique d’habitude, dévoile autant de lui dans un clip !
L’album d’une réflexion sur le temps et la maturité, paraît-il. Temps et maturité, tiens, encore. C’est pas mal là où j’en suis rendue aussi – bien que je n’aie rien demandé et aucune envie d’une réflexion sur le sujet. J’ai même plutôt envie de crier :

But I don’t think I’m ready yet
I’m not feeling up to it now
Just not that steady yet Continuer la lecture de « That E-guy »

Le cœur en berne

Photo : Karl Tremblay à Montréal (Québec, Canada).

 

C’est pas souvent, que je pleure la mort de quelqu’un de connu*, mais celle de Karl Tremblay à 47 ans le 15 novembre me laisse le cœur en berne. Je le revois élégamment vêtu de noir avec ses Cowboys Fringants sur la scène de Bercy au concert du 19 février 2022 où j’étais (bloquée du cou mais j’y étais). Je ressens encore l’énergie qu’il nous a donnée alors qu’il luttait depuis plusieurs années déjà contre le cancer et ça me serre la poitrine.

* La mort d’Anne Sylvestre il y a trois ans m’a bien sonnée aussi. J’écoutais ses chansons et je me disais : voilà, tout est là. Sa vie est finie. J’ai ressenti le besoin de lui écrire un hommage et ça a donné Là où j’ai peur, j’irai.

 

Pi là, depuis le début de la semaine que je fais que ça, de réécouter les tounes des Cowboys Fringants, j’ai comme envie de tenir la main de toutes celles et tous ceux pour qui c’est une grande perte, et un gros chagrin, que la disparition de ce bonhomme-là.
Un mouchoir de larmes dans la poche. Continuer la lecture de « Le cœur en berne »

Son nom à lui, c’était Barzotti

 

Aujourd’hui les ami·es, c’est la fin d’un monde.
Claude Barzotti est mort ce matin à 69 ans (d’un cancer du pancréas, je précise pour mon pote Fabien qui connaît les morts de tout le monde).

Hommage.
Parce que mon nom à moi c’est Raveglia
Et Le Rital de Barzotti, mon tout premier 45 tours, offert par ma grand-mère paternelle Magda pour mes six ans.
Cette pochette-là, de la photo en tête d’article. Je l’écoutais sur mon mange-disque.

Je suis rital et je le reste !

Aujourd’hui, Claude, je n’ai plus les cheveux couleur corbeau mais je garde la musique de tes mots jusque dans ma peau. Continuer la lecture de « Son nom à lui, c’était Barzotti »

Les Brutes

Photo : Lili Boisvert et Judith Lussier sont Les Brutes.

 

Temps de lecture estimé : court car peu de texte. Video killed the reading time !

 

Sur le modèle de l’article que j’avais consacré à la mini-série bref. il y a trois ans, je voulais vous faire un article tranquille, pas prise de tête, avec une sélection de courtes vidéos intelligentes et drôles à regarder en sirotant un petit rhum arrangé (ou un bon café) pour enjoy vos jours fériés de mai.
Mais.
Mais mai.
J’ai été malade. Encore. Après j’ai procrastiné fait d’autres trucs et maintenant y’a déjà trois jours fériés de mai passés, alors il ne vous reste plus que lundi prochain pour tout binger d’un coup !

J’ai choisi Les Brutes.

Lili Boisvert et Judith Lussier me rappellent mon amie Édith, dans l’accent et dans le discours, et Édith me manque trop trop trop, trop c’est trop comme disait ma prof d’anglais de seconde, enough is enough, et un bout de Québec dans Continuer la lecture de « Les Brutes »