Le cœur (et les couilles) sur la table

 

Aujourd’hui les amis, c’est partage de (très) bons podcasts.
Parce que j’ai adoré « Les couilles sur la table », et maintenant je crois que j’aime encore plus « Le cœur sur la table » ! Tellement, que ça fait des mois que je me dis qu’il faut que je vous en parle. En vérité j’en parle à tous les gens que j’aime, de vive voix, autour d’un café clandé ou d’un rhum arrangé, de vifs textos, écoute ça, nan mais vraiment écoute !

Mais écrire un article c’est autre chose. Écrire c’est chercher plus loin, écrire c’est donner du temps, et le temps c’est, avec l’amour, ce qu’on a de plus précieux…

Or « Le cœur sur la table » vient vous parler d’amour.
« Le cœur sur la table » est un podcast enthousiasmant pour toute personne qui s’intéresse un tant soit peu à toutes les questions liées à l’amour. Imagine quand l’amour est le centre de ta vie (newsletter 83 # 20 juin 2021), comment tu es enthousiaste !  🙂

Le cœur sur la table

 

 

« Le cœur sur la table » est un podcast de Victoire Tuaillon, qui a commencé en février dernier et pose pour principe que s’aimer est une façon de faire la révolution. Déjà j’adhère !

Chaque épisode est bien documenté (allez sur la page dédiée du site de Binge audio, référence en fin d’article), et croise des interviews de chercheurs(euses) en sciences sociales, philosophes, sociologues, militant(e)s, et de personnes comme vous et moi qui réfléchissent, à partir de leur expérience personnelle, à comment on aime aujourd’hui, ce qui fait l’attachement amoureux, mais aussi nos liens d’amitié et nos héritages sociaux, culturels et familiaux.

Évidemment moi j’aimais déjà le travail de Victoire Tuaillon dans « Les couilles sur la table ». Je me reconnais tout à fait dans son ton et dans la façon dont elle interroge les relations.
Victoire Tuaillon c’est la meuf qui, à 24 ans, alors qu’elle a fait Sciences Po Paris, un troisième cycle aux États-Unis, et qu’elle est devenue journaliste à la télé, plaque tout pour aller ramasser des olives et traire des chèvres à la main dans une communauté en Andalousie !

Je me sens proche de son parcours et de ses questionnements. J’aime son intelligence, son humour, et aussi ses doutes et ses tâtonnements.

Mais il ne s’agit pas que de moi, tous les gens à qui je recommande ce podcast adorent – sans vouloir vous mettre la pression… Comme me l’a dit l’une de mes cops dont je parle souvent sur le blog, et je retranscris mot pour mot ici son message audio que je peux réécouter à l’infini :

« Je viens d’écouter le premier épisode du « Cœur sur la table », c’est vraiment SUPER ! Ça m’émeut de trouver de la liberté comme ça et de se demander mais putain mais pourquoi on s’enferme ? C’est ouf quoi… »

 

 

« Le cœur sur la table » ne compte encore que huit épisodes (dont le dernier est sorti hier matin), alors je vous incite intensément à tout écouter depuis le début. Offrez-vous un avant-goût là tout de suite, avant le week-end, essayez le prologue : « C’est une amoureuse qui vous parle » (du 10 février 2021).
Ou même, que la bande-annonce (moins de deux minutes) pour écouter si ça vous tente. Vous entendrez Victoire Tuaillon parler de « grande révolution romantique ».
J’aime beaucoup. À 43 ans, tu t’en fous, tu peux taper l’audace d’être une sentimentale. Balec ! Même plus peur !

Mais je vous le dis sans ambages : ce serait vraiment dommage de vous arrêter au prologue ou au 1er étage. Parce que l’épisode 2 est passionnant. Tout comme le 3, le 4 et les suivants.

« Le miroir masculin devient notre propre miroir. »

Cette phrase, je l’ai entendue dans l’avant-dernier épisode, l’épisode 7 qui s’appelle « Le marché du cœur » (du 16 juin 2021). Elle m’a frappée au front. Je me la suis répétée plusieurs fois à haute voix, et puis j’ai fait pause dans le podcast et je suis allée la noter. Elle m’a rappelé une autre phrase que j’ai lue il y a quelque temps dans la BD consacrée à la vie d’Anaïs Nin, qui elle aussi m’avait percutée dans sa trouble vérité :

« Je suis le miroir des désirs des hommes. Et les personnages que j’incarne pour eux allument le feu de leur créativité. » (p.164)
Roman graphique de Léonie Bischoff, Anaïs Nin, Sur la mer des mensonges.

J’ai pensé à Marilyn Monroe aussi (promis un jour je vous en parle…).
Ça m’a semblé tellement juste dans l’observation et la réflexion, et donc tellement injuste pour les femmes (moi comprise) d’en être encore là, de ne pas réussir à se défaire du regard masculin qui, seul, valide ou invalide. Juge. La maman ou la putain.
Et encore une fois, c’est pas les hommes individuellement le problème. Il y a plein de mecs avec qui individuellement ça va. En surface ça va. Le problème c’est le patriarcat en tant que système qui enferme et étiquette – et les hommes avec.

 

Un trait d’humour qu’une copine que j’adore m’a envoyé sur mon téléphone. J’ai pas de tatouage, mais comme j’ai pas non plus de soutien-gorge confinement ou pas confinement, je me suis bien marrée !

 

En écoutant attentivement les autres autour de moi, en discutant, j’ai souvent l’impression réconfortante que notre couple, à Mickaël et à moi, est différent. Atypique. Libéré. Qu’il ne s’inscrit pas dans les schémas traditionnels imposés par le patriarcat et l’hétéronormativité.
Mais en fait non. Pas totalement. Pour un tas de choses, on est ultra tradis et normatifs – à commencer par le fait qu’il travaille pour toucher un salaire pendant que je coche la case « femme au foyer ». Et c’est ok, si on est bien tous les deux avec ça, ça ne pose (peut-être) pas de problème, si perpétuer certains de ces schémas nous convient à tous les deux.

MAIS.

1/. Ce n’est pas toujours le cas, notamment venant de moi ;
2/. Je crois que c’est très important de prendre conscience des schémas que l’on reproduit sans y réfléchir, sans les choisir. Et donc sans avoir décidé s’ils sont bons, ou pas, pour nous.

Viens aider maman à la cuisine.
Viens aider papa pour le barbecue.

J’y vais à la pelleteuse sur les stéréotypes mais bon, statistiquement c’est vrai ou c’est pas vrai ?
Je veux dire, à part ma nouvelle cops Olivia qui n’est pas un papa mais une maman tout à fait cisgenre, avec une robe et des cheveux longs, qui s’occupe du barbecue toute seule super bien ET ouvre aussi les bouteilles de vin, je te salue Olivia, tu es merveilleuse !  😉 )
Mais sinon ? À part Olivia ? Est-ce que le barbecue c’est pas typiquement un truc de mecs ensemble au fond du jardin, en short, la bière à la main ?
Moi j’ai carrément vu le mec de mon amie Émilie (celle qui est très tatouée, elle va kiffer merci Michel), j’ai carrément vu le mec de mon amie Émilie donc, gérer le barbecue pour notre soirée de copines et se barrer après ! De même que je prépare le dîner pour mon mari et mes enfants avant de sortir le soir mais depuis peu je m’entraîne à arrêter.

 

Infographie issue du Rapport d’enquête Mémoire Traumatique et Victimologie / IPSOS 2015.

 

Croire à l’émancipation des femmes et constater parallèlement que les stéréotypes sexistes perdurent, ça interroge quand même. À deux.
Car on écoute « Le cœur sur la table » à deux.

Ou, le plus souvent, j’écoute une première fois toute seule (dans la salle de bain, dans la cuisine), puis je réécoute avec Mickaël. Le télétravail à 100% ça fait un paquet de déj’ à deux, si vous ne savez pas. On peut bien en réserver quelques-uns à écouter des podcasts qui nourriront ensuite des échanges en couple et sur le couple, la sexualité, la liberté, l’égalité, le partage, l’amitié, les expériences passées, et mille autres questions de fond qui sont toujours plus intéressantes à explorer à plusieurs que tout(e) seul(e).
Pour mieux repérer et éclater les stéréotypes.

J’ai écrit une bonne partie de cet article la semaine dernière. Sur les normes sociales et les idées reçues qui continuent de nous faire du mal sans même qu’on se rende compte à quel point elles orientent la trajectoire de nos vies.
Et hier matin, 24 juin 2021, est publié le huitième épisode du « Cœur sur la table » qui s’appelle « Devenir chèvre » et qui traite du corps des femmes. Plus précisément, de l’aliénation du corps des femmes, de son objectification et donc de son assujettissement.
Je l’ai écouté en courant. C’est édifiant. Et pourtant, ça ne dit rien de plus que ce avec quoi on s’est habituée à vivre, tous les jours, en permanence, quand on habite un corps de femme.

Au début de ce nouvel épisode que je vous invite vivement à écouter, on entend un extrait d’une pub de 1993 pour la marque automobile Audi. 1993 ! C’est pas si vieux 1993, remarque qu’on était quand même nombreux(ses) à être né(e)s…
Quand je suis rentrée de ma course, j’ai cherché la pub en entier sur YouTube.

 

Pub télé Audi, 1993.

 

Vas-y s’te plaît, dis-moi que t’as envie de crier !

Alors maintenant c’est plus comme ça, heureusement, mais c’est pas pour ça que ça a disparu figure-toi. C’est juste plus discret. Et c’est pas pour ça que ça ne continue pas de nous marquer, de nous influencer malgré nous. C’est plus insidieux. Ça reste EN nous. Parce que c’est ce qu’on a appris, c’est ce qu’on a toujours vu autour de nous, c’est avec ces représentations identitaires qu’on a grandi.

La femme qu’on voyait à la télé quand on était petits, dans les publicités, sur les affiches dans la rue, dans le métro, la femme belle, elle était toujours : blanche, jeune, mince, grande, valide, épilée. Hétéro.

J’espère que pour la génération qui arrive, ce sera différent. J’en ai l’impression, sûrement parce que je suis une rêveuse optimiste. J’essaye en tout cas, dans ma façon d’élever mes enfants.
On n’a pas la télé déjà, ça aide. Et pourtant… pourtant je vois bien, alors même que je suis si éveillée sur ces questions de genre et d’oppression, que je n’élève pas ma fille et mes garçons pareil. Je demande clairement plusse à la première : plusse d’aide, plusse de tâches ménagères, plusse d’empathie, plusse de compréhension, plusse de renoncement, et plusse de prendre sur elle pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de disputes qui me pètent les oreilles.

En l’écrivant ici, la colère me prend contre moi-même – la honte aussi. Parce que si j’ai pu me cacher parfois derrière « ouais mais elle c’est l’aînée », je sais bien, au fond, que ce n’est pas la question. Elle c’est une fille, et c’est plus facile de lui demander à elle parce que je sais qu’elle va se mettre à ma place et accepter pour me faire plaisir, voilà.
Putain. Honte à moi.

 

 

Ce midi, Mickaël revoit avec moi cette pub Audi hallucinante de notre adolescence et il dit :

– Ok, sympa… mais pourquoi ils montrent pas la suite, quand elle lui taille une pipe dans la voiture ?

Il m’a fait rire, et ça m’a fait du bien après tout ce sérieux que je viens de vous débiter en mode machine de guerre (débiter tiens, Allô Sigmund ?) genre si t’écoutes pas le podcast, tu vas continuer à ramper avec ton armure moisie dans la boue et le nez claqué au sol sans t’apercevoir que tu as les moyens de sortir ton corps et ton cerveau de la merde et qu’il ne tient qu’à toi d’arrêter de ramper et de te redresser pour t’approcher du beau du ciel !
Le rire c’est le pas de côté, la porte de sortie, alors il faut quand même que je vous dise qu’il y a de l’humour dans « Le cœur sur la table ». Plein d’humour.

Il y a la liberté de ton sans fausse pudeur de Victoire Tuaillon, il y a en fond sonore ces petites phrases qu’on a tous déjà entendues et dans lesquelles on peut se reconnaître, ces extraits de pubs, de films, de chansons, il y a la sincérité et l’autodérision des interviewé(e)s.

J’ai pris un fou rire toute seule dans ma cuisine, je crois que c’était dans un des premiers épisodes, en écoutant le récit d’une fille qui s’appelle Myrlène (#J’aiPasChoisiMonPrénom) et qui dit :

– Déjà je suis noire, je pouvais pas, EN PLUS, être lesbienne !

 

Voilà donc mon dernier gros coup de cœur de podcast, les jeunes. Merci, bisous, cœur sur la table avec les mains (émoticône qui cligne des deux yeux et tire la langue, je ne sais le faire que sur mon téléphone !).

Les couilles sur la table

 

 

« Les couilles sur la table » est le premier podcast de Victoire Tuaillon. Il a démarré en septembre 2017 et questionne les masculinités contemporaines et le sexisme en partant majoritairement du point de vue des hommes. J’aime cette approche parce que je la trouve originale. C’est rare d’entendre les hommes parler en profondeur et avec authenticité de ce qu’ils ressentent, non ?
Les épisodes, avec à chaque fois un ou une invité(e), abordent des sujets aussi divers que le corps des hommes (notamment l’épisode 62, « Tout sur la bite », qui m’a appris deux trois trucs utiles sur ce que vivent les petits puis les grands garçons), la nourriture, la sexualité bien sûr, la religion, la politique, la paternité, la violence, les injonctions sociales faites aux hommes et les représentations masculines normatives, ou encore la culture de l’inceste et du viol dont je vous parlais récemment dans cet article.

Interviewée sur France Inter fin 2019 au moment où les contenus du podcast « Les couilles sur la table » ont été synthétisés et publiés dans un livre, Victoire Tuaillon disait :

« La domination masculine fait du mal à tout le monde. C’est pour cela que le féminisme n’est pas du tout une guerre « contre les hommes » mais contre la domination masculine. Les hommes ont des privilèges et des avantages, mais très concrètement c’est très contraignant aussi, ça implique de ne pas exprimer certaines émotions, ça implique que si vous n’êtes pas dans les canons de la sexualité dominante (si vous n’êtes pas fort, que vous ne rapportez pas plein d’argent, que vous ne voulez pas être dominant…), vous êtes pénalisé aussi. »

Ça vous dit une petite chanson d’Anne Sylvestre d’il y a 40 ans pour illustrer tout ça ?

 

Piste audio : Anne Sylvestre, Xavier, album « Dans la vie en vrai », 1981.

 

J’adore « Les couilles sur la table ».

D’abord parce qu’il m’offre une occasion extraordinaire de dire « couilles » à chaque fois que j’en parle à quelqu’un – et je ne m’en lasse jamais – ensuite parce que c’est un podcast que Mickaël et moi on peut écouter tous les deux ensemble. Comme « Le cœur sur la table ». Alors que sinon, on fait plutôt podcast à part lui et moi. Cinéma et histoire pour lui, développement personnel, féminisme et écologie pour moi.

Enfin, ce que j’aime le plus dans « Les couilles sur la table », c’est que la parole y est libre, audacieuse et inspirante – ce dernier adjectif étant devenu un peu trop à la mode à mon goût mais je cède parce qu’on peut aussi l’entendre pour ce qu’il veut dire, et « Les couilles sur la table » m’ouvre, réellement, de nouvelles voies d’ascension (newsletter 82 # 30 mai 2021).

Si vous ne savez pas trop par où commencer parmi les 72 épisodes de durée variable (de 35 à 55 minutes chacun), je vous dirais bien : commencez par le premier et ne vous arrêtez pas avant le dernier ! Mais… je n’ai moi-même pas tout écouté parce qu’il faut du temps à consacrer à ça et je n’ai découvert le podcast que il y a un an, presque jour pour jour. Et vous savez quoi ? C’est Émilie, mon-amie-super-tatouée-dont-le-mec-prépare-le-barbecue-pour-nous, qui la première m’a parlé des « Couilles sur la table ». Merci Milie. Je prends le relais aujourd’hui mais je n’oublie pas que le fil est parti de toi…

Sur la petite vingtaine d’épisodes que je connais, je vous propose une sélection hautement subjective (et assumée) pour guider vos premières écoutes.

 

 

En premier lieu, et s’il fallait n’en garder que deux : les épisodes 54 et 55 avec Maïa Mazaurette, respectivement titrés « Sortir la tête du trou » et « Érotiser les hommes ».
Je les ai écoutés une première fois toute seule, une deuxième fois avec Mickaël, et une troisième fois re-toute seule avant d’écrire cet article. Ils sont réjouissants. Ils sont réjouissants parce que Maïa Mazaurette est réjouissante.
(Bon, peut-être c’est le moment où je vous avoue que j’aime beaucoup Maïa Mazaurette ? Sa voix résonne tellement en moi, et elle est si libératrice !)

« On ne devrait jamais faire l’amour avec quelqu’un qui ne s’est pas coupé les ongles de pieds. »

Est-ce que c’est pas absolument vrai ? Est-ce qu’on ne devrait pas en faire un dogme ??
Cette phrase, combien de fois vous l’êtes-vous murmurée à vous-même, dans le secret de votre tête ?
Les ongles des mains aussi d’ailleurs, je préviens.

En tout cas, si vous n’avez jamais entendu Maïa Mazaurette, ne restez pas comme ça.
Je vous place ici un extrait de l’épisode 55 des « Couilles sur la table » que j’ai enregistré avec mon portable et envoyé par message audio sur WhatsApp à certaines de mes cops l’année dernière parce que je savais qu’il attiserait leur curiosité et les pousserait à écouter l’épisode en entier. Le procédé est peut-être vaguement démago, c’est vrai, mais parfois plus c’est gros mieux ça passe…

 

Extrait audio : « Les couilles sur la table », épisode 55 « Érotiser les hommes ». C’est Maïa Mazaurette que vous entendez répondre à Victoire Tuaillon.  🙂

 

À la 28e minute de cet épisode avec Maïa Mazaurette, Mickaël m’a dit :

– Tu sais, moi j’aime les femmes rentre-dedans.

Ça m’a fait tellement du bien ! On peut donc être « rentre-dedans » (expression affreuse qui est commentée dans l’épisode) et l’assumer complètement. Car il existe des hommes qui aiment les femmes rentre-dedans. Et les autres, ceux qui préfèrent une femme timide qui chipote et ne dit jamais son désir, fuck them all !

(Là mon pote Arnaud va dire : « Nan mais t’es quand même un peu excessive… ».
Mais d’abord il est pas là, je n’ai pas besoin d’écrire comme s’il penchait sa tête au-dessus de mon épaule, et en plus, est-ce que c’est pas bizarre de dire « un peu excessive » ? Si on est excessive, peut-on être un peu ?)

« Je n’aime pas la nuance. Je baise à fond, je bois du calva à 80°, je ne mange pas une cuillère de caviar, il m’en faut six, huit, douze. Je suis sans nuance. J’aime bien le piment. »

C’est de Pierre Desproges, dans La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute.
Merci Pierre d’être férocement avec moi. J’ai de la chance aussi que Mickaël soit membre du club très select des admirateurs de Desproges…

 

 

J’en reviens à ma sélection des « Couilles » (je vous ai dit que je ne m’en lasse jamais  😉 ).
Le troisième épisode que je recommande est le 50, « Queen spirit », qui est le quatrième et dernier volet d’un long entretien avec Virginie Despentes.
J’ai bien rigolé, surtout quand elle compare la vie en couple hétéro au fait de vivre dans un appartement hyper bruyant et qu’elle balance (à 15’30) :

« Un jour tu te réveilles et tu te dis : putain j’comprends que j’en ai chié dans l’hétérosexualité, je savais même pas à quel point ! »

Après j’ai beaucoup aimé l’épisode 24 sur les orgasmes masculins, l’épisode 36 « J’élève mon fils », et l’épisode 63 « Un gars, une fille, portrait du mâle en couple ».

Enfin, si vous vous intéressez aux questions d’alimentation, je vous conseille les épisodes 60 et 61, « Nourrir son homme ». Vous me direz.

 

 

Pour terminer, puisqu’à travers ces deux podcasts on parle surtout d’amour, de couple et de relations amoureuses, je ne peux pas ne pas mentionner, ne serait-ce que très brièvement, cet étonnant et dérangeant documentaire sonore en quatre épisodes d’une heure chacun sur la sexualité. Ou plutôt, sur l’absence de sexualité.

D’autant qu’on retrouve comme des liens entre tous ces podcasts, des invités communs. C’est le cas de l’art-thérapeute Juliet Drouar, fondateur/trice du festival « Sortir de l’hétérosexualité », qu’on entend dans plusieurs épisodes du « Cœur sur la table » et qui intervient aussi dans le documentaire dont je vais vous parler maintenant.

Vivre sans sexualité

 

 

Ce documentaire sonore s’appelle donc « Vivre sans sexualité ». Il est dirigé par Ovidie (si vous vous intéressez un tout petit peu aux questions de féminisme et de sexualité, c’est obligé que vous l’ayez déjà entendue) et Tancrède Ramonet (que je ne connaissais pas avant).
Diffusé sur France Culture, le documentaire m’a été recommandé simultanément le même jour et sans que chacun le sache, par deux dopés de France Culture : mon pote Fabien et ma copine Adeline.

Il est question du patriarcat et des nombreuses injonctions autour d’une sexualité hétéro-normée avec pénétration, toujours omniprésente derrière les grandes illusions de libération.

« Personnellement, j’ai déjà joui de la cuisse et de la clavicule. »

C’est Juliette Dragon, artiste et fondatrice de L’École des Filles de Joie, qui dit ça. Je ne la connais pas, je ne sais rien d’elle mais j’ai adoré !

 

C’est vrai. Mais des fois aussi, un p’tit coup vite fait c’est tout pourri…

 

Le documentaire est bien mené et facile à suivre, avec les deux auteurs, un homme et une femme donc, qui se prêtent au jeu et décident de cesser toute vie sexuelle pendant la durée de la réalisation des quatre épisodes, afin de vivre dans leur corps l’expérience de leur sujet d’étude.
De mémoire, ce sont les épisodes 2 et 4 qui m’ont le plus intéressée. Avec, pour l’épisode 2, un extrait de l’interview de Lio par Augustin Trapenard dans « Boomerang » le 11 septembre dernier qui m’avait tellement émue.

J’avoue que j’ai du mal à imaginer m’épanouir dans une vie sans sexualité du tout, mais je comprends l’idée, et je trouve que les questions posées par celles et ceux qui vivent volontairement cette abstinence sont essentielles.

Références

Podcast Le cœur sur la table : https://www.binge.audio/podcast/le-coeur-sur-la-table

Podcast Les couilles sur la table : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table

Documentaire sonore « Vivre sans sexualité » : https://www.franceculture.fr/emissions/series/survivre-sans-sexe

 

A comme Abstinence… ou A comme Audace ?

 

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Et vous, maintenant vous allez descendre sous cet article, pour une fois vous allez cliquer sur le D de Disqus et vous allez vous fendre d’un commentaire pour me dire : merci Audrey, ce podcast est top, et toi aussi t’es trop top de me l’avoir fait découvrir !