Ottolenghi part-time lover

Photo : T’aimes pas les radis ? T’as toujours trouvé que c’était sans intérêt, un pauvre truc de petite meuf au régime avant l’été ?
Tais-toi. T’as jamais goûté la salade de fèves et radis d’Ottolenghi… (juillet 2020).

 

Mon rapport à la cuisine (et à l’alimentation) est… particulier. Je ne vais pas faire semblant. Compliqué, trouble, interdit, passionnel. Je m’excuse, ces choses-là arrivent sans qu’on le veuille. Même à des gens bien sous tous rapports – et je ne parle pas de moi.
Alors évidemment je pourrais vous raconter, mais mon dernier article ouvrait déjà grand la porte de Ma chambre à moi, faut pas abuser.

En plus, je remarque que les gens qui ne se livrent pas et gardent les tourments de leur vie intérieure pour eux souffrent moins. Si si. Il est de bon ton de croire à l’inverse que non, qu’il vaut mieux exprimer ses émotions, se libérer de ce qui nous enferme, blablabla, mais moi je suis très libérée et je vous le dis direct : c’est pas vrai.

Si tu mets un frein et que tu te contiens, eh ben tu souffres moins que si tu donnes tout, le cœur ouvert et les tripes à l’air. Et d’ailleurs, si tu étais moins borderline, tu verrais que c’est tout à fait logique en fait puisque c’est à ça que sert le frein.
Enfin.

Aujourd’hui donc, je vous parle cuisine mais pas dans ma chambre. Dans la cuisine. Avec le frein donc. Et Stevie Wonder. Dont je n’avais jamais vraiment écouté les paroles jusqu’à présent, vu que la musique est hyper entraînante tu prêtes pas attention. Mais Stevie est un tueur !

 

Stevie Wonder, Part-time lover, album « In Square Circle », 1985.

 

D’abord, il y a un truc qui est clair c’est que : ce que tu ne regardes plus avec amour se dessèche. (Et je suis toujours dans la cuisine quand je vous dis ça, hein. Le reste, c’est le reste.)

Or moi, depuis que nous sommes rentrés de voyage, je n’ai plus envie de cuisiner comme avant. Comme avant = beaucoup, tout le temps, avec force pression, auto-contraintes et injonctions multiples. Contradictoires et sans limites. Pourquoi ?
Parce que I don’t know where to draw the line.

J’en ai fait trop, je suis allée trop loin, et moi après quand je passe de l’autre côté, c’est ter-mi-né.

Le gros problème avec la nourriture, c’est qu’il faut continuer à manger. Préparer, cuisiner, nourrir ceux qui vivent avec toi, ton homme qui travaille pour le bien de votre foyer, tes enfants qui glandent pas grand-chose sont occupés à grandir, tu peux pas juste TOUT ARRÊTER.
C’est ton rocher, celui que tu pousses sur la montagne, et parfois tu regardes plus loin, la lumière d’argent derrière les nuages (newsletter 63 # 12 juillet 2020), tu peux pas t’empêcher, et tu lâches parce que c’est beau, et le rocher dégringole jusqu’en bas et il a mis K.O ton cuit-vapeur. Bam ! pendant le confinement. Et comme ce refus brutal et définitif de fonctionner ne s’apparente pas à une urgence vitale, tu ne peux pas te signer une autorisation de sortie dérogatoire pour l’apporter à réparer. D’ailleurs y’a plus de réparateurs.

Puis le presse-agrumes dont je me sers quasi quotidiennement pour le citron a lâché pareil, sans prévenir. Un coup de rocher encore. Une lumière vive qui t’éblouit, hop c’est fini. Continue à la main.

Maintenant mon petit robot à lame que j’utilise aussi tous les jours ou presque pour les graines et tout un tas d’autres préparations fait des bruits bizarres. Je sens qu’il est fatigué, qu’il en a assez vu. Mon cœur se serre et mes doigts se croisent à chaque fois que j’appuie sur « on », mais je vois bien qu’il est au bout de sa vie.

 

Mon cuit-vapeur dans le coma et mon petit robot à lame en fin de vie. Qui est méchamment fendu déjà, comme tu vois. Il y en a eu d’autres mais celle-là c’était vraiment une grosse blessure de guerre.

 

Est-ce que l’univers s’accorde à ce que je ressens à l’intérieur en dépit de comment j’agis à l’extérieur pour me donner ce qu’inconsciemment je recherche ?

Question qui suscite des débats mystiques et à laquelle je serais bien en peine de répondre…
Parce que oui, dans la vraie vie, envie ou pas envie je fais quand même, je passe du temps et je cuisine, comme le bon petit soldat que je suis. Donc la démission du cuit-vapeur en plein confinement a été terrible.

J’ai d’abord commencé à ma façon habituelle par m’opposer à la réalité. Résister. Non, ça se peut pas que ce soit comme ça. Je veux mon cuit-vapeur tout de suite. Ça ne me plaît pas que ce soit comme ça. Je refuse que ce soit comme ça. Et pi comme ça marchait pas bien (relis Byron Katie, tu vas comprendre), que le cuit-vapeur ne semblait pas prêt à changer de position pour se mettre au diapason de mon désir pourtant extraordinairement puissant, eh ben j’ai ressorti en catastrophe la cocotte-minute avec le panier perforé. Ouais la vieille qui sert tout l’hiver pour les soupes du dimanche soir. C’est ça.

Sauf que pour la soupe, tu t’en fous un peu que les légumes soient trop mous. Mais pas là. J’ai dû considérer que je ne maîtrisais pas le temps de cuisson al dente des brocolis ou des pommes de terre à partir du chuchotement de la soupape*, ce qui m’a amenée à ouvrir le manuel d’utilisation Seb de 1965 (une belle année par ailleurs).
Pour apprendre.

 

* À noter que toute mon enfance j’ai entendu le mot « bitonio » (notamment par ma grand-mère). « Soupape », je ne savais même pas que ça existait. Quand je l’ai découvert, j’ai éprouvé un soulagement immédiat et incommensurable parce que j’ai un vrai problème avec les mots que j’aime pas. Et bitonio, c’est… comment dire… ?

 

Extrait du manuel d’utilisation de la cocotte-minute Seb, daté de 1965. Moi souvent je fais pour cinq. C’est pour ça, c’est moins doux pour deux…

 

À ce moment-là du confinement, je venais de terminer la BD de Catel sur la vie de cette femme exceptionnelle qu’était Benoîte Groult, née en 1920 comme ma grand-mère, et la confrontation amère avec ce que j’ai découvert dans le manuel de 1965 m’a coupé l’utérus.

« Et une jolie femme, qui est aussi perfectionniste à sa coiffeuse qu’à ses fourneaux, possède deux bons atouts auxquels peu résistent ! »

Autrement dit, une subtile variation autour du sage conseil de ma grand-mère : si tu veux garder ton mari plus tard, assure-toi qu’il ait toujours les couilles vides et l’estomac bien rempli.
(Elle a divorcé. Pour info.)

En 1965, Benoîte Groult et ma grand-mère avaient 45 ans. C’est plus que moi aujourd’hui, j’ai pensé. Je devais leur rendre hommage, je ne pouvais pas cautionner ça.
J’ai dit à Mickaël :

– Écoute, on va dire qu’à partir de maintenant, et tant qu’on n’a plus de cuit-vapeur, la cocotte c’est toi.

C’est toi qui t’occupes de la cocotte. Cocotte.

 

Ne crois pas que tu aies déjà mangé des petits pois avant ça… Quand tu auras goûté ceux d’Ottolenghi, jusqu’à la fin de ta vie tu ne pourras plus acheter une boîte de petits pois. Même pour la balancer à tes enfants qui frôlent pourtant la limite de tes limites, tiens, dans ta face !, parce qu’ils n’aiment pas : une les poivrons, le deuxième les aubergines (WTF ??), et le dernier les blettes. Même. Tu pourras plus. Et encore, j’ai oublié la ciboulette ciselée et quelques tours de moulin à poivre avant de prendre la photo.

 

Alors pour tous ces jours où je n’ai plus l’utérus à cuisiner et où je le fais quand même (tout en m’en voulant de ne plus avoir envie), heureusement il y a Ottolenghi.

Enfin on y arrive !, vous vous dites. Enfin l’article démarre ! Vous commenciez à penser que j’avais choisi le titre de mon papier par hasard… Mais non eh ! Vas-y, clique ICI pour (re)lire le tout premier article du blog, début janvier 2018, sur notre week-end à Londres en famille ET Ottolenghi (déjà !).

Toi qui couines parce que ton vol pour un petit paradis grec a été supprimé, ou parce que la chaîne de ton vélo a cassé net après une phrase d’humour lancée en passant à une joggeuse, tu t’es étalé sur la route devant elle, le mollet en sang, et tu n’as ni dérive chaîne ni attache rapide pour t’en sortir (je sais tout parce que c’était moi la joggeuse et l’histoire s’est déroulée devant mes yeux ébahis et les quolibets de ses compagnons cyclistes 🙂 ), bref, toi qui as perdu ton mojo, sache qu’un monde dans lequel vit Ottolenghi ne peut pas être totalement pourri.
It cannot be.

Ce mec est un dieu. Je te jure. Moi je veux bien tout manger si c’est lui qui, même l’agneau de sa mère. Même.

Et de fait, on mange de la viande. Mais ouais, carrément ! Enfin, on en mangeait avant que les babi ne partent en vacances, un peu. Ils étaient contents. Mickaël aussi, ça le change de mes essais végétaux à base de feuilles de moringa, de poudre de camu-camu ou de baobab.
Je déconne pas hein, je ne vous dis que la vérité. Certains le savent, qui me connaissent bien… En plus, le jour où vous m’entendez dire perlimpinpin et pas moringa, camu-camu ou Lauren Bastide après « poudre », c’est que j’ai basculé d’un pas à droite !
(Mais non, même pas en fait : j’avais vraiment apprécié cette touche de poésie surannée dans le débat d’entre-deux tours des dernières présidentielles. Et la poésie c’est la vie, sinon quoi ?)

 

C’est ma poudre de moringa. Et le jus de choucroute lactofermenté dont je m’administre un verre tous les jours. Je ne sais plus pourquoi. De quoi de qui je me punis.

 

Mais revenons à Ottolenghi. On est dans la rubrique MANGER de ce blog, si o no ? – comme dirait Pablo.

J’aime les recettes d’Ottolenghi, toutes.
J’aime ce qu’il fait, les produits qu’il utilise, la façon dont il les cuisine et les associe entre eux, comment il voit les choses. J’aime son style et j’aime ses lunettes. Tu vois où j’en suis quoi.

La semaine dernière, je voulais essayer une de ses tartes salées qui m’attirait vers le haut mais j’avais pas envie de faire ma pâte feuilletée. Quand je te dis que j’ai plus envie…  🙁
Faut dire aussi qu’il avait fait super chaud les jours d’avant, je savais que ça allait être galère avec la température dans la cuisine, le beurre trop mou et tout, DONC, ça devait arriver, à moi aussi : j’ai acheté une pâte feuilletée du commerce.
Houhouhou, shame on you !
I know.

Et t’inquiète qu’avec tous ces houhouhou qui sifflaient en moi, j’avais grave le seum (comme disent les jeunes) de passer en caisse avec ce rouleau. Tellement l’seum que je l’ai camouflé derrière un carton de trois bidons de lessive pour pas que les autres clients du magasin grillent l’affaire. En priant l’univers de ne pas tomber sur quelqu’un que je connais. En me promettant intérieurement que je ne le ferai plus jamais. Jamais jamais. En pensant que si, malgré mes prières et mes promesses, je tombe sur quelqu’un que je connais, ce sera la punition du dieu Ottolenghi pour moi. J’aurai que ma honte à fricoter pour les dix prochaines années et ce sera bien fait.

C’était dur, tu vois. Pourtant, dans une tentative pitoyable de déculpabilisation, j’avais pris soin de choisir une pâte feuilletée de bonne qualité, pur beurre, épaisse, feuilletage généreux, sans produits de substitution et autres EEE, 100% pas végane.
Bon ben c’est de la merde. Mickaël a dit :

– N’importe laquelle de tes pâtes brisées maison, même celles sans gluten, vaut mieux que la meilleure des pâtes feuilletées du commerce.

C’était bignon, surtout « même celles sans gluten ». Hamdoullah du compliment comme dit le Grand Lièvre chez nous. Mais ça revenait au constat que je venais de poser : les pâtes à tarte industrielles prêtes à dérouler c’est de la merde. Et Ottolenghi, tu le respectes s’te plaît, tu flingues pas sa grandeur avec de la merde. Donc :
1/. Tu fais pas sa tarte aux tomates et aux amandes au mois de janvier.
Et 2/. Tu te donnes la peine de faire ta pâte avec tes petites mains.

Le minimum quoi.

Y’a pas de « j’avais pas envie de faire ma pâte feuilletée ». Sinon tu chopes la recette de tarte à la tomate de Tata Colette sur Marmiton et tu fais pas chier.

 

La tarte de la honte. Mais toi, fais-la. Vraiment. Fais ta pâte (même brisée, t’inquiète pas) et fais-la. Tu vas crier tellement c’est bon.

 

Sinon lundi, j’étais partie pour les falafels d’Ottolenghi. Comme j’étais seule le midi – ah oui parce que ça y est, lundi Mickaël a repris le train du travail pour la première fois depuis 17 semaines ! – comme j’étais seule le midi donc, pour la première fois depuis 17 semaines (nan mais 17 semaines !!!), je savais que je ne mangerais pas trop et du coup, les falafels le soir, ça me semblait une bonne idée. Nourrissant, équilibré, du genre qui rattrape ta journée. Et puis… je sais pas, les choses ne sont pas allées comme je voulais, j’ai senti une pointe dans mon cœur, une torpille qui s’enfonçait, et j’ai compris clairement que non, j’allais pas faire ça.

J’en ai déjà fait pourtant, des falafels maison. À éplucher les pois chiches un par un après cuisson – bien que tout le temps souvent je délègue cette corvée à d’autres mains plus patientes, plus douces que les miennes.
Mais là où j’en suis aujourd’hui, je sais pas, ça passe plus. Le mystère de demain et les repères d’hier.

– Ottolenghi, Ô Maître, si ce n’est falafel, que peux-tu donc faire pour moi aujourd’hui ?
– Mmmh… des aubergines au tahini ?

 

Quand on écoute attentivement dedans soi, on entend les vraies réponses. Même si ce qu’on en fait ensuite n’est pas toujours aligné – par exemple si on n’a pas envie de les entendre parce qu’elles font mal ou qu’elles font peur. Et que c’est plus confortable de se boucher les oreilles et de se trouver des excuses parce qu’on n’est pas prêt(e) à se regarder en face sans masque (surtout en ce moment t’as vu). Imaginons si tu as entendu qu’au fond tu ne veux pas de ce Magnum ultra sucré devant This is us sur Amazon Prime, pas du tout. Ce n’est pas du tout de ça qu’il s’agit, ce n’est pas ça qu’il te manque. Tu sais ce qu’il te manque bien sûr, t’es pas sourd(e), tu as entendu. Mais le Magnum c’est quand même ce que tu fais.
Par exemple.
(Alors que tu vas pleurer comme devant chaque épisode de This is us, c’est sûr, ta glace tu pourras pas la manger, elle va couler partout et après ce sera tout collant.)

 

Les aubergines rôties avec la sauce au tahini d’Ottolenghi. Une tuerie. Et je ne dis pas ça parce que ça rime, comme en plus c’est pas très joli. Je dis ça parce que c’est vrai : ça tue toutes les aubergines que tu as connues avant. Même la sauce toute seule sur ta langue, instantanément tu sens tes papilles qui frétillent tout autour dans ta bouche…

 

Moi je ne savais plus où aller ces derniers temps, j’étais fatiguée de moi, alors j’ai fermé les yeux et décidé de suivre la voix de Yotam qui me murmurait encore :

 Hey… Tu te souviens de mes aubergines rôties au citron et aux oignons frits chez ton amie Maud ? Et si tu essayais mon autre recette d’aubergines farcies, celles avec de l’agneau et des pignons ? T’adores les pignons. Et puisque tu en es à crâner devant tout le monde que tu as mâchouillé trois mini morceaux de viande…

Challenge accepted (I am the new Barney Stinson).

Et c’était une extase ! Ma parole, oublie que t’es végétarien(ne) pour une fois, ESSAYE !!! À mi-temps au moins, tu sais, part-time (lover).
Parce que c’est quoi une vie où tu ne déroges jamais à tes principes ? Tu t’appelles Mère Teresa ? Tu espères être sanctifié(e) Mahatma et écraser tes enfants sous le poids de toute la perfection morale qu’ils n’atteindront jamais, pauvres brouillons qu’ils sont ?

Fais-leur cadeau de tes failles, et goûte à la vie ! Sinon je te jure que sur ton lit de mort tu vas regretter l’aubergine farcie à l’agneau et aux pignons. Tu supplieras pour le falafel que tu te seras refusé et qui, seul, te fera te sentir encore vivant(e) et libre.

J’ai écrit à l’arrache sur un bout de papier un truc que j’ai lu quelque part sans noter où, étant persuadée que je me le rappellerais (grossière erreur, ne faites jamais ça) :

« Nos propres raisons sont tout à fait suffisantes dès lors qu’elles provoquent chez nous la sensation d’être vivant. »

 

Obsessionnelle, moi ?
Ouais bah, les aubergines, Ottolenghi, ça va quand même. Avoue y’a pire…

 

Hier soir, aubergines farcies à l’agneau et aux pignons (et oignons caramélisés aux épices). Je les ai servies avec du pain matlouh.

 

Note sur la dernière photo

Je me sens un peu restituée de dire que pour accompagner ces aubergines, j’ai fait mon pain matlouh moi-même. Comme si cela pouvait effacer le rouge ardent qui me monte encore aux joues quand je pense à ce que j’ai osé faire à la tarte aux tomates et aux amandes de Yotam. Et le pire, c’est que je n’oublierai plus jamais maintenant. À chaque fois que je pétrirai la pâte pour cette tarte, je me souviendrai de ce jour complètement désespéré où il me vint l’idée funeste d’acheter une pâte toute faite. Fallait-il que je sois tombée bien bas en ce début d’été…

 

 

* Note du 11 juillet 2020 *

Il faut que je vous dise, mon pote David a fait un truc de fou malade : une falafel party pour 15 personnes !!! Avec le houmous et tous les autres merveilleux accompagnements, les aubergines frites, le zhoug, les pickles, tout ! Quand il m’a envoyé ses photos hier matin, juste après qu’il venait de lire mon article, j’ai compris que je n’étais qu’une petite joueuse. Je les reproduis ici avec son autorisation.
À partir de ce jour et quoi qu’il fasse (comme par exemple montrer ses fesses devant plein de gens dans une soirée), je voue un respect total et inconditionnel à David. Les falafels de Yotam. 15 personnes. Total et inconditionnel.

 

Mon pote David dans la préparation de sa folle falafel party.

 

Les accompagnements : le houmous, les aubergines frites, la salade de choux marinés, le zhoug, les pickles, les piments, les cornichons aigres doux…

 

LES FALAFELS ! (David, la photo est floue, si tu as mieux je prends 😉 )

 

Puissent ces photos vous donner envie de faire pareil et de, bien sûr, m’inviter. Je promets que je mangerai tout, je ne partirai pas tant qu’il restera un demi falafel écrasé sous une assiette cachée dans la cuisine. Je lècherai les plats. Après je danserai toute nue dans la rue et je vous encenserai.
Ne sous-estimez pas une addiction à la cuisine d’Ottolenghi.
Ne croyez pas non plus que ça n’arrive qu’aux autres.

Par exemple Maud-ma-cops – dont c’est l’anniversaire justement aujourd’hui 11 juillet, youhou bon anniversaire Maud ! – la même Maud dont je parle déjà dans mon article parce qu’elle a fait les aubergines rôties au citron et aux oignons frits, est aussi une grande fan d’Ottolenghi.

– Comme tous les gens qui aiment manger, me balance Mickaël qui veille à toujours tempérer mes enthousiasmes.

Ouais c’est vrai, mais Maud plusse. Un jour chez elle, j’ai goûté la salade d’épinards, dattes et amandes d’Ottolenghi. Elle m’a renversée. Cette fille est mon amie pour la vie, je me suis dit. Un jour je serai son témoin de mariage. Nan j’déconne. Mais si en fait. Les deux, si.
Clique sur ma newsletter 44 # 15 septembre 2019 !

 

Salade d’épinards, dattes et amandes. C’est dans « Jerusalem » (LE livre qu’il vous faut).

 

*****

 

Et vous, quelles sont vos recettes préférées d’Ottolenghi ?
Je veux dire, celles que vous avez testées personnellement dans votre cuisine et où vous vous êtes dit : putain mais la vie, ça vaut la peine !

 

* Edit du 11 juillet 2020 *

Il semble que mon amie Sophie, huge fan de Yotam, ait trop de mal à établir son top 10 des meilleures recettes du Maître. Du coup elle m’a retourné la question :
– Quelle est, toi, ta recette préférée d’Ottolenghi ?

J’ai réfléchi et je crois que ma préférée, c’est toujours celle que je n’ai pas encore essayée…

 

* Note du 29 septembre 2021 *

Attention les gens, plus d’un an après la publication de cet article (et un nombre vertigineux de nouvelles recettes testées), j’ai vécu ce week-end ma première déception avec Ottolenghi. Sur sa mejadra.
Ouais. C’était dur. Il m’a fallu pas mal de champagne pour encaisser. Maintenant je me dis que je ne peux pas en rester là. C’est trop con, on ne condamne pas un début d’histoire sur un rendez-vous manqué, un truc qui s’est grippé, et hop on laisse tout tomber. C’est vrai quoi, c’est comme quand tu fais l’amour : c’est pas toujours l’explosion psychédélique derrière la colline ! (Bah non, pas à chaque fois, même avec les meilleurs, faut arrêter de mentir  😉 )

Tout le monde a des failles mais peu de personnes savent rendre plus belle la vie des autres. Réfléchissez bien à ça. Une telle rencontre, c’est précieux.

Et Ottolenghi est incontestablement de ces personnes-là. Alors je vais prendre le temps de comprendre ce qui n’a pas fonctionné et je vais m’y remettre. En attendant, si vous n’osez plus essayer la mejadra, vous pouvez toujours tenter la maqluba.
Les deux recettes sont dans Jerusalem (j’ai déjà dit que c’est LE livre qu’il vous faut ?).

– La maqluba maman, elle déchire sa mère ! (comme il se dit chez moi avec tant de classe et d’élégance.)

Bon c’est hyper long à préparer la maqluba, là non plus je ne vous mens pas, mais c’est tellement bon… pardon que je n’ai pas pris de photo alors qu’on en a mangé deux soirs de suite à cinq… envoyez-moi les vôtres !

 

* Note du 22 décembre 2021 *

Juste pour vous dire, la mejadra. Je l’ai faite, refaite et rerefaite jusqu’à ce qu’elle soit vraiment bonne. Elle EST bonne. Ne pas s’arrêter à la première déception. Recommencer toujours. Abandonner jamais.

 

Le plov ouzbek de ma copine Lena. Qui est une variation incroyablement généreuse de la maqluba d’Ottolenghi. Vu que j’ai encore pas pris de photo de ma dernière mejadra.

 

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