Une mer(e) avec de l’eau et des bruits dedans

Photo : Les babi à Collioure (décembre 2019).

 

C’est mercredi, y’a pas école. Et rien qui me donne envie de me réveiller non plus.

J’ai de la chance d’avoir des enfants qui dorment bien le matin. Ou qui ne dorment plus mais qui se lèvent et qui lisent ou jouent tranquille, sans me réveiller, jusqu’à ce que l’un de leurs estomacs soit vraiment au bout du bout du rouleau (mais JAMAIS avant 9h).

Ce mercredi matin, à dix heures bien passées, c’était le Marcass’. Il enlève ses chaussons-chaussettes, grimpe dans mon lit et se glisse contre moi sous les draps. Il m’agrippe, il me sent, il pose sa tête sur ma poitrine, puis sur mon ventre.

– Maman, ton ventre on dirait une mer.
…??
Mais pas une mère qui fait des enfants, hein, une mer avec de l’eau et des bruits dedans.

Ah. Je sens que je pourrais y lire de la poésie mais j’ai trop de cailloux – comme le loup.

Alors on reste comme ça longtemps serrés, sans bouger, jusqu’à ce qu’il soit 11h moins, comme on dit au Mali.

 

Avec le Marcass’, les câlins durent longtemps. Pas comme avec d’autres enfants du type de ceux-ci, trop impatients d’aller jouer, qui te prennent dans leurs bras quatre secondes et demie et après te tapotent gentiment de leur main à plat dans ton dos pour te signifier sans un mot :
C’est bon, maman. C’est bon. Maman ! C’est bon là !

En vrai, si t’as pas compris au bout de quatre nouvelles secondes et demie, les mots sortent. Ils sortent exactement comme je les ai écrits ci-dessus. C’est pour ça, je sais. Si on me tapote.

 

Le Marcass’ à Collioure (décembre 2019). À Noël, ma sœur, qui aime bien tailler, a balancé : « Vous trouvez pas que Chouch avec ses cheveux courts, on dirait un Kiki ? ». Évidemment maintenant c’est difficile de ne plus y penser…

 

Le Kiki de tous les kikis !

 

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