Bonne année 2020 !

Photo : Le Marcass’ au bord du gouffre à Collioure (décembre 2019).
Ceci n’est pas une photo « artistique » que j’aurais voulu prendre, d’un petit garçon le regard flou perdu sur l’horizon. Non. Le Marcass’ était VRAIMENT au bord du gouffre. La preuve en images, plus bas…

 

Bonne année à vous qui me lisez !

 

Pour 2020, je vous souhaite de suivre votre chemin. Le vôtre, singulier, celui que personne ne dessine pour vous. Celui vers lequel vos pieds ont envie d’aller, de danser.

Je vous souhaite que ce chemin soit beau.

Parce qu’il n’y a pas de destination à atteindre, la vie c’est pas le paradis.
La vie c’est seulement ce sillon que l’on trace pour soi, un jour après l’autre, et c’est la ligne d’ensemble qui compte, pas toutes les fois où on a trébuché, où on s’est trompé.

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De notre côté, nous avons fêté le passage à la nouvelle année entourés d’amis proches.
Chacun a apporté un élément du dîner et tous du champagne. Des bulles dorées qui aident à considérer l’année écoulée d’un esprit apaisé. Quel que soit ce qu’on a vécu, quel que soit ce qui a été dur, ce qui nous a fait du mal, rien n’est si grave puisqu’on est tous là finalement. Avec encore un peu plus de cheveux blancs, mais ensemble et vivants.

 

Photo prise par la Petite Souris à Collioure (décembre 2019).

 

J’étais personnellement chargée du dessert. Il se trouve qu’au moment où nous avons décidé de l’organisation de la soirée, je me sentais confiante. Portée. Voire unstoppable.
J’ai lancé à la cantonade que, pour la première fois, je ferai un fion.

Et puis non. Les choses changent si vite. On le dit comme une banalité, en bavardant, et quand on le vit pour de vrai c’est tout à fait différent. Je me souviens que j’en avais fait le titre d’une newsletter un peu avant qu’on quitte le Japon (c’était la n°34 du 16 juin 2019).

Les choses changent si vite et les émotions se mélangent. Si ce que l’on imaginait hier n’est plus, comment croire encore ? Quelle suite écrire ?

Le fion est terre à terre. Le fion ne souffre pas la faille d’être inconstant, le fion ne s’improvise pas à la légère, le fion est une spécialité qui demande de la préparation. De l’attention. Il y a des étapes à respecter. Il faut d’abord échauder, puis remplir avec la fiounée sans risquer de fissurer. Et surtout, j’ai lu à plusieurs reprises qu’il faut un sacré doigté pour réussir l’opération sans que tout s’écroule autour du fion.

Alors, c’est rare quand ça m’arrive, mais je me suis dégonflée.
C’est qu’il faut avoir drôlement faim pour le fion. Enfin je crois, parce qu’en vérité je n’en ai jamais mangé. Je n’en ai jamais vu en vrai. Je ne suis même jamais allée en Vendée – sauf une fois que, de toutes mes forces, je voudrais effacer de ma mémoire.*
C’est le nom qui m’a plu, fion. Justement parce qu’il est de ces mots que je déteste tant et avec lesquels mes amis me taquinent sans cesse. Avec le fion je leur tendais le bâton. Et puis non.

Je n’ai plus eu envie, plus d’appétit.

À la place j’ai fait un gâteau très simple aux poires. De ceux qu’on peut manger sans y penser, parce que les autres mangent et que c’est normal de manger.
J’ai ajouté des noisettes. Sans doute que j’aime trop les écureuils.
Je n’avais pas anticipé les petites blagues légères qui viendraient avec, comme :
T’inquiète, à défaut de fion il nous reste les noisettes !

 

Voyez le Marcass’ à Collioure ? Il était vénère. La vie c’est pas du gâteau, comme dans une chanson de Mano Solo.

 

*****

 

Hum. Je me rends compte que je me suis un peu égarée dans cet article de bonne année. Mais vous ne m’en tiendrez pas rigueur n’est-ce pas, car vous aussi peut-être sur votre chemin il y a du brouillard comme un jour de décembre en Picardie…
Tous les 1er janvier ne se passent pas dans une piscine à débordement au bord du lagon à Papeete !

 

Et vous, que vous souhaitez-vous pour 2020 ?

 

* Note du 3 janvier 2020 *

* Ma maman me rappelle que je suis partie en classe de découverte avec ma classe de CM1 pour faire de l’Optimist (le nom de ce bateau est mortel !) à La-Tranche-sur-Mer qui se trouve en Vendée. Deux fois donc. Par deux fois je suis allée en Vendée et je n’ai jamais goûté au fion…